Le club de lecture du 7 avril avait pour thème le Maghreb.
Ce fut une séance très enrichissante. Au programme : un classique, un prix littéraire, un documentaire,…

L’étranger

Albert Camus

Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin.
Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l’universelle équivalence du tout et du rien.
La conscience de n’être sur la terre qu’en sursis, d’une mort qui, quoi qu’il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu’indifférent à tout après ça ?
Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l’œuvre de Camus.

Note : 5 sur 5.

L’Étranger d’Albert Camus est une œuvre classique qui explore la condition humaine à travers le personnage principal, Meursault, qui est un étranger à la société et à ses normes. Camus invite les lecteurs à réfléchir sur la vie, la mort, l’existence et la liberté individuelle. Une lecture incontournable pour ceux qui cherchent une expérience de lecture intense et introspective.

Ian

Les recruteurs

Guillaume Dasquié

Manipuler les esprits, persuader un égaré, convertir un innocent. Sur les réseaux sociaux, les croyances deviennent un produit et les émotions un commerce. A Tunis, Anis et sa nièce Charifa travaillent chez un géant du marketing en ligne et y brillent. Ils maitrisent l’art de la persuasion, un savoir faire précieux convoité tant par les barons du capitalisme que par les extrémistes religieux. Un matin Charifa disparait. Elle est partie rejoindre les forces de Daesh (Etat Islamique) en Irak.

Note : 5 sur 5.

Ce livre nous entraîne au cœur d’un monde en trompe-l’œil, où les vérités se fabriquent en série.

Christiane

La Favorite du sultan

Jane Johnson

Royaume du Maroc, XVIIe siècle. Accusé à tort d’un meurtre, l’eunuque Nouss-Nouss, doit, pour avoir la vie sauve, s’acquitter d’une mission : convaincre Alys, une jeune Anglaise que le sultan destine à son harem, de se convertir à l’islam.
Farouchement attachée à sa religion, la captive risque la mort si elle ne se plie pas aux désirs du sultan. En lui racontant sa propre histoire, Nouss-Nouss parvient à émouvoir la jeune femme, qui accepte de se convertir. Entre ces deux êtres naît une profonde amitié, qui se transforme rapidement en amour. Mais, devenue la favorite du sultan, Alys appartient dorénavant à un homme et un seul, le plus puissant du royaume…

Note : 4 sur 5.

Beau roman historique qui nous donne un éclairage intéressant sur la vie au Palais du sultan du Maroc au 17e siècle. Intrigues, empoisonnements, meurtres et démesure … 

Nancy

Chanson douce

Leïla Slimani

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.

Note : 4 sur 5.

Le fait de commencer ce livre par la fin de l’histoire est assez particulier mais cela nous permet de nous concentrer sur le parcours de Louise. Le récit est très captivant car on veut savoir comment, cette nounou si attachante, a pu tuer ces enfants auxquels elle était si attachée ! L’auteur fait des aller-retour dans sa vie en nous présentant son environnement et son parcours.

Paula

Les invités

Pierre Assouline

Un dîner, de nos jours, dans la grande bourgeoisie parisienne. Afin de séduire son invité d’honneur – un puissant homme d’affaires étranger – la maîtresse de maison a convié ses amis les plus remarquables. Mais à la dernière minute, l’un d’entre eux se décommande : il n’y a plus que treize convives… Comme le dîner doit commencer à tout prix, la nouvelle « invitée » est choisie au mépris de la bienséance. Une véritable transgression. La quatorzième convive devient alors le grain de sable qui fait déraper la soirée. Pour l’émerveillement des uns, pour le désespoir des autres. Tout dîner est une aventure.

Note : 3 sur 5.

Un huis-clos plein de promesses mais qui termine en ennui. L’auteur tenait un bon sujet mais n’a pas su en venir à bout. Heureusement, l’écriture est belle.

Isabelle

L’Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)

Riad Sattouf

Né d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.

En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.

Note : 1 sur 5.

En tant que novice dans la culture et l’histoire libyenne et syrienne et du Maghreb en général, j’ai apprécié pouvoir avoir un premier coup d’œil sur ce monde. On y aborde les difficultés de ces pays, les choses mises en place par les dictateurs et la place d’un métisse parmi ces cultures qui lui sont complètement inconnus.
Les dessins et la palette de couleurs n’étaient pas particulièrement attrayants mais fonctionnaient dans la simplicité utilisée pour nous dépeindre les premières années de l’auteur.

Jennifer

Le racisme expliqué à ma fille

Tahar Ben Jelloun

Un petit livre d’initiation à l’antiracisme, réellement adressé aux enfants, par l’intermédiaire de la fille de l’auteur. On verra que les questions sont simples mais qu’elles permettent, de fil en aiguille, d’aller au fond des choses. Qu’est-ce que le racisme ? Qu’est-ce qu’un étranger ? Pourquoi n’accepte-t-on pas facilement la «différence» ? Le raciste a-t-il peur, et de quoi ? Etc. En définitive – et c’est le propre de ces petits livres d’initiation – les réponses de Tahar Ben Jelloun s’adressent tout autant aux adultes qui liront ce livre sous couvert d’apprentissage pédagogique ; comme ils ont lu Le Monde de Sophie sous couvert de révisions philosophiques.

Note : 5 sur 5.

Ce livre est un dialogue pédagogique entre une fille et son père. Un enfant ne naît pas raciste mais il le devient parce que ses proches lui mettent des idées racistes.

Isabel

Khalil

Yasmina Khadra

Paris, ville des lumières, nous sommes le Vendredi 13 novembre 2015. L’air est encore doux pour un soir d’hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes, on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d’ explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l’acte.

Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?

Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d’un réalisme et d’une justesse époustouflante, une plongée vertigineuse dans l’esprit d’un kamikaze qu’il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l’insoutenable brutalité de la folie.

Note : 5 sur 5.

Eveil intéressant à la fragile lucidité de la conscience et l’insoutenable brutalité de la folie.

Brigitte

L’attentat

Yasmina Khadra

Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme se fait exploser au milieu de dizaines de clients. À l’hôpital, le docteur Amine, chirurgien israélien d’origine arabe, opère à la chaîne les survivants de l’attentat. Dans la nuit qui suit le carnage, on le rappelle d’urgence pour examiner le corps déchiqueté de la kamikaze. Le sol se dérobe alors sous ses pieds : il s’agit de sa propre femme.

Comment admettre l’impossible, comprendre l’inimaginable, découvrir qu’on a partagé, des années durant, la vie et l’intimité d’une personne dont on ignorait l’essentiel ?

Pour savoir, il faut entrer dans la haine, le sang et le combat désespéré du peuple palestinien…

Note : 4 sur 5.

Sans nous épargner la brutalité crue de la réalité d’un attentat-suicide, Yasmina Khadra réussit le tour de force de nous plonger dans un thriller intense en apportant un souffle romanesque et une poésie au cœur du chaos israélo-palestinien.

Catherine

Le fond de la jarre

Abdellatif Laâbi

Fès, Novembre 1989. Une réunion de famille éveille les souvenirs de celui qu’on surnommait Namouss, le moustique. Souvenirs des fiançailles et du mariage de son grand frère, sous la direction de la maman Ghita, avec leur lot d’imprévus et de déconvenues. Souvenirs de Namouss, jeune enfant, qui découvre l’école, l’amitié, la vie dans le quartier et au-delà. On le suit dans de multiples péripéties de la vie quotidienne, avec ses bons moments et ses revers, ses relations avec son père, doux et discret, et avec sa mère, exubérante, pas toujours respectueuse des conventions.
De temps à autre, Namouss se souvient d’un événement traumatisant : perdu dans la foule, il a manqué être écrasé et a été sauvé par un policier qui l’a rudoyé. Il s’avère qu’il a été pris à son insu dans une manifestation contre l’occupant français. On le retrouvera quelques années plus tard dans une ville de Fès agitée par les mouvements contre l’occupant, qui ne sont pas sans impact sur la vie familiale et celle des habitants de leur quartier.
Quant au « fond de la jarre » du titre, c’est seulement dans l’épilogue que l’auteur en dira plus.

Note : 4 sur 5.

« Le fond de la jarre » nous fait vivre le quotidien d’un enfant dans un quartier de Fès, à la charnière des années 1940 et 1950. On ne vit pas de grande épopée, mais de multiples relations et sensations à hauteur d’enfant, des moments heureux et d’autres plus difficiles, évoqués dans une langue souvent poétique. Et sur un ton que l’auteur lui-même décrit comme « tendrement ironique, facétieux à souhait, servi par une langue française accueillant pour l’occasion à bras ouverts ma langue natale, celle populaire de la ville de Fès. » À lire sans précipitation, pour en goûter toute la saveur et la tendresse.

Stephan

Le prochain club aura lieu le vendredi 5 mai à 18h15. Il n’y aura pas de thème

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