Le club de lecture de ce mois-ci n’avait pas de thème. Beaucoup de grands noms de la littérature française ont été présentés. Mention spéciale pour la bande dessinée d’une jeune autrice belge.

Ne m’oublie pas

Alix Garin

La grand-mère de Clémence souffre de la maladie d’Alzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l’enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l’hypothétique maison d’enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l’occasion de se retrouver ? À moins que ce ne soit plutôt des adieux…

Note : 5 sur 5.

J’ai vraiment aimé l’amitié tissée entre la petite-fille et sa grand-mère. Leurs émotions sont très bien retranscrits et on est vraiment emporté dans leur histoire.
Les dessins et les couleurs pastel donnent beaucoup de légèreté et de douceur.
Je recommande.

Jennifer

Le livre des sœurs

Amélie Nothomb

Deux sœurs, nées de parents unis par un amour exclusif, vivent également un amour absolu si près et en même temps si loin de leurs géniteurs distraits. Une bible de sentiments, un hommage à l’amour et aux amours, une méditation sur le temps qui passe et la rédemption par la parole et par les mots.

Note : 4 sur 5.

« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne » : chaque âme a ses blessures et voici la mienne : « Terne » dit-elle à 8 ans !

Brigitte

Lucia

Bernard Minier

À l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.
À Madrid, la lieutenante de la Guardia Civil, Lucia Guerrero, trouve son co-équipier crucifié et collé sur une calvaire et se lance sur les traces de son meurtrier.
Tous vont être confrontés à leur propre passé et à leurs terreurs les plus profondes …

Note : 5 sur 5.

Du suspense, du suspense, et encore du suspense à en perdre le souffle …
Il faut attendre pratiquement la dernière page du livre pour connaître l’auteur de tous ces crimes.

Carlier

Le sourire contagieux des croissants au beurre

Camille Andrea

Un français au nom prédestiné, Pierre Boulanger, est à 44 ans à la tête de la très select et très profitable chaine de pâtisseries « Happy croissants Ltd ». Marié, père d’un petit garçon, il a tout pour être heureux. Or, un matin sur un trottoir new-yorkais il rencontre un vieux vendeur de hot-dogs qui lui propose un gobelet de café à … un million de dollars. Pas un café ordinaire, non, non, pour une telle somme il s’agit du meilleur café au monde et qui a de plus le pouvoir de rendre les gens heureux. Cette rencontre et la recherche de ce café miraculeux vont bouleverser toutes les certitudes de Pierre et modifieront sa vie.

Note : 3 sur 5.

Avec sa couverture jaune soleil, son croissant souriant et son titre engageant vous vous dites que ce livre va vous donner la banane.
L’auteur qui a choisi de rester anonyme, puisqu’il écrit sous un pseudonyme, distille en effet au fil des pages et par la bouche d’un vieux sage ses conseils pour une vie harmonieuse et équilibrée sauf que ceux-ci se résument à bon nombre de poncifs : l’argent n’est pas tout, apprenez de vos échecs, relativisez,… Les amateurs d’ouvrages de développement personnel resteront sur leur faim.
Cet ouvrage se démarque des autres essentiellement par sa forme : le conte. Le récit peu crédible est sauvé par une certaine autodérision, de grands traits d’humour et quelques scènes franchement cocasses qui font que l’on tourne facilement les pages pour savoir si Pierre Boulanger trouvera, ou non, la plantation du meilleur café au monde, celui qui rend les gens heureux.
Ce que je retiens de cette lecture : la vie c’est comme la pâtisserie, le plus souvent nous disposons de tous les ingrédients encore faut-il avoir la recette.

Christiane

Le cerf-volant

Laetitia Colombani

Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu’à l’aube, lorsqu’elle descend nager dans l’océan Indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant. Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l’alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d’autodéfense féminine, qui s’entraînait tout près. Léna veut remercier l’enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d’un cousin, qui l’a recueillie et l’exploite. Elle n’a jamais été à l’école et s’est murée dans un mutisme complet. Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au cœur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l’espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l’éducation… La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d’une Inde tourmentée.

Note : 4 sur 5.

Dans ce roman poétique et profond, le cerf-volant est le fil invisible qui unit le destin de plusieurs femmes dans un petit village d’Inde où une enseignante française tente de se reconstruire après un drame personnel. Animée par le feu sacré de l’enseignement, Léna fait le pari insensé d’ouvrir une école dans un pays enlisé dans les carcans des traditions ancestrales.
« L’éducation comme arme de construction massive, elle y croit. Elle reste leur seule chance de s’affranchir du sort auquel leur naissance les a condamnés.»

Catherine

La police des fleurs, des arbres et des forêts

Romain Puertolas

Une fleur que tout le monde recherche pourrait être la clef du mystère qui s’est emparé du petit village de P. durant la canicule de l’été 1961.
Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes.
Durant la canicule de 1961, un officier de police est envoyé en mission dans un petit village reculé. Il doit enquêter sur la mort de Joël, 16 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux dans une usine à confiture. …

Note : 5 sur 5.

Lecture fraîche et addictive. On commence et on veut garder le goût du mystère toujours présent. Le lecteur part en vacance à P où ça sent le purin. Toutefois, voilà…

Ian

19 femmes : les syriennes racontent

Samar Yazbek

« 19 femmes » présente le témoignage de 19 Syriennes, jeunes et âgées, originaires de différentes régions de Syrie. Les rencontres ont eu lieu le plus souvent dans le pays d’exil, mais certaines aussi en Syrie. Samar Yazbek s’est longuement entretenue avec chacune d’elles, au départ d’une demande simple : raconter « leur » révolution, « leur guerre ». Chacune d’elles explique comment elle s’est trouvée engagée dans la révolution démocratique de 2011, que le régime syrien transforme en une terrible guerre civile, toujours en cours. Ces femmes qui témoignent ont été secouristes, soignantes, enseignantes auprès des femmes et des enfants déplacés, etc. Beaucoup ont été emprisonnées, plusieurs torturées. Leurs témoignages ne taisent aucune des horreurs qu’elles ont vécues : bombardements, massacres y compris dans des écoles, emprisonnements, tortures, viols, décapitations, attaques à l’arme chimique, exil. Pour les femmes, il y a en plus les restrictions de plus en plus sévères et les violences suite au développement de groupes de combattants islamistes extrémistes. Mais les femmes témoignent aussi des moments de solidarité, la fierté de résister et les petites victoires qui poussent à continuer. Le livre est plein de paroles fortes, qui reflètent le courage et la résistance de ces femmes, dans les pires conditions. Comme celles de Sara, 21 ans au début de la révolution démocratique, qui dit à la fin de son témoignage : « Je ne regrette rien de ce que j’ai fait… mais je regrette de ne pas avoir fait plus à cause des pressions sociales. Malgré tout, la révolution a fait de moi une personne nouvelle, elle m’a donné une âme, une expérience, une force. Elle m’a permis de sortir des carcans imposés par notre société. Nous ne sommes pas coupables de la guerre qui a éclaté ensuite. La responsabilité en incombe au régime d’Assad, à ses alliés, aux interventions régionales et internationales. »

Note : 4 sur 5.

Le livre nous emmène dans une société syrienne méconnue et complexe, aux côtés de femmes engagées dans la révolution démocratique de 2011. Nous accompagnons ces Syriennes dans leur vie quotidienne, confrontées d’abord à la répression des manifestations des mouvements démocratiques, puis aux violences de la guerre civile. C’est une parole brute, l’expression d’un vécu très dur. Par moments, on a envie de déposer le livre pour encaisser, passer à autre chose avant de replonger dans ce monde de souffrance. On découvre progressivement aussi la complexité de la société syrienne, son régime politique autoritaire, ses différentes confessions et les variantes au sein de celles-ci, la corruption omniprésente, les dérives extrémistes, la détérioration des conditions de vie des femmes. Mais c’est surtout la formidable capacité de résistance de ces femmes qui reste en mémoire à la fin de la lecture.

Stéphan

Les oubliés du dimanche

Valérie Perrin

Justine, vingt et un ans, vit chez ses grands-parents avec son cousin Jules depuis la mort de leurs parents respectifs dans un accident. Justine est aide-soignante aux Hortensias, une maison de retraite, et aime par-dessus tout les personnes âgées. Notamment Hélène, centenaire, qui a toujours rêvé d’apprendre à lire. Les deux femmes se lient d’amitié, s’écoutent, se révèlent l’une à l’autre. Grâce à la résidente, Justine va peu à peu affronter les secrets de sa propre histoire. Un jour, un mystérieux « corbeau » sème le trouble dans la maison de retraite et fait une terrible révélation.
À la fois drôle et mélancolique, un roman d’amours passées, présentes, inavouées… éblouissantes.

Note : 5 sur 5.

Premier roman, moins abouti que les deux suivants, mais où tous les ingrédients de son succès sont déjà bien présents: nostalgie, bonté, humour, musique, amour, amitié… Un bon moment de lecture.

Isabelle

Il est grand temps de rallumer les étoiles

Virginie Grimaldi

Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers.
Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée. À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour.
Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.
Le jour où elle se rend compte que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle: elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.
Anna, Chloé, Lily. Trois femmes, trois générations, trois voix qui se répondent. Une merveille d’humour, d’amour et d’humanité.

Note : 5 sur 5.

L’auteur met des mots dans la vie de trois personnes? Avec émotion, elle décrit qu’être mère ce n’est pas évident. Tout évolue. On ne saura qu’au dernier moment s’il y a lieu de se réjouir.

Isabel

Le prochain club se déroulera le vendredi 7 avril.

Il aura pour thème le Maghreb par Isabelle.

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