Ce vendredi 16 mai avait lieu le club de lecture à la bibliothÚque de Tubize. Voici la liste des livres qui ont été présentés.
Comme si nous étions des fantÎmes
Philip Gray

Trois mois aprĂšs la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale, une jeune Anglaise, Amy Vaneck, arrive Ă Amiens afin d’en apprendre davantage sur l’homme qu’elle aime, Edward Haslam, portĂ© disparu dans les tranchĂ©es. Les champs de bataille dĂ©solĂ©s de la Somme sont dĂ©sormais silencieux. Ne restent sur place que quelques hommes qui se livrent Ă la tĂąche difficile de rassembler les dĂ©pouilles et d’essayer de les identifier. Parmi eux, le capitaine Mackenzie, un survivant hantĂ© par les fantĂŽmes de ses frĂšres d’arme, qu’il ne peut se rĂ©soudre Ă abandonner sans sĂ©pulture. Amy compte sur lui pour l’aider dans sa tĂąche, mais le climat change brutalement lorsque les hommes de Mackenzie retrouvent treize cadavres dissimulĂ©s dans un tunnel au fond d’une tranchĂ©e. Celle oĂč Edward a Ă©tĂ© vu pour la derniĂšre fois. Il apparaĂźt bientĂŽt que ces crimes d’une sauvagerie inhumaine n’ont rien Ă voir avec les combats, ni avec l’armĂ©e allemande. Amy et Mackenzie se mettent alors Ă la recherche d’un psychopathe pour qui les atrocitĂ©s commises sur les champs de bataille n’ont peut-ĂȘtre Ă©tĂ© qu’un dĂ©butâŠ
Un roman bouleversant, oĂč lâamour, la mĂ©moire et la vĂ©ritĂ© sâaffrontent sur les ruines fumantes de la guerre.
Pour tous ceux qui veulent dĂ©couvrir lâaprĂšs-guerre autrement, entre silence des champs de bataille et cris enfouis des Ăąmes perdues.
Une lecture inoubliable, comme un murmure venu dâoutre-tombe.
Giovanni
Intermezzo
Sally Rooney

Ivan et Peter, deux frĂšres que les annĂ©es ont Ă©loignĂ©s, se retrouvent Ă la mort de leur pĂšre. Ivan, vingt-deux ans, est un brillant joueur dâĂ©checs, ultrasensible et solitaire. Peter, juriste renommĂ© de Dublin, est un trentenaire aux multiples conquĂȘtes. Tous deux vivent des amours pĂ©rilleuses pendant ce moment dĂ©licat du deuil, intermĂšde de vie oĂč la fragilitĂ© nâexclut pas lâaventure.
Avec Intermezzo, lâIrlandaise Sally Rooney signe un nouveau roman sensuel et fascinant dans la veine de Normal People, oĂč les personnages se mettent Ă nu, les couples se font et se dĂ©font dans une dĂ©licieuse confusion des sentiments.
Ce livre Ă©tait un choix dâun autre club de lecture. Jâavais dĂ©jĂ lu Conversations with Friends et je lâavais dĂ©testĂ©. AprĂšs cela, jâai complĂštement Ă©vitĂ© Sally Rooney.
Nevena
Au dĂ©but dâIntermezzo, jâavais des doutes, mais lâhistoire devenait de plus en plus intĂ©ressante et je commençais Ă apprĂ©cier lâauteure. (16+ : Rooney sait comment Ă©crire des scĂšnes Ă©rotiquesâattention, il y a beaucoup de rencontres sexuelles explicites dans ce livre.)
Ivan, le frĂšre plus jeune, commence Ă sortir avec une femme plus ĂągĂ©e. Il a un esprit trĂšs analytique, il est aussi champion dâĂ©checs et rencontre quelques difficultĂ©s dans les situations sociales. Elle est la seule, jusquâĂ prĂ©sent, Ă lui laisser le temps de rĂ©flĂ©chir Ă ses pensĂ©es et ses Ă©motions, et Ă sâexprimer librement, sans lui dire comment il doit ĂȘtre ni ce quâil doit ressentir.
Peter, le frĂšre plus ĂągĂ©, est un avocat cĂ©lĂšbre qui sâest sĂ©parĂ© de lâamour de sa vie aprĂšs un accident de voiture qui a bouleversĂ© son existence. Maintenant, il abuse de la drogue et de lâalcool et est en couple avec une femme beaucoup plus jeune que lui.
Lâhistoire suit des gens ordinaires qui vivent avec le chagrin de leurs pertesâparents, ex-maris ou anciens amours. Leur quotidien semble normal, mais leur douleur influence leurs pensĂ©es et leurs relations. Ce deuil les rapproche parfois, mais peut aussi les Ă©loigner, le plus souvent parce quâils ne comprennent pas la maniĂšre dont chacun le gĂšre. Mais la fin⊠La conclusion Ă©tait ennuyeuse, peu rĂ©aliste et semblait Ă©crite Ă la hĂąte, sans effort, comme si lâauteure voulait simplement terminer le livre rapidement. JâĂ©tais déçu, dâautant plus que lâhistoire Ă©tait bien racontĂ©e.
Il y a deux choses spĂ©cifiques qui mâont vraiment Ă©nervĂ©e :
– Peter passe son temps Ă ĂȘtre triste et Ă se plaindre. Tout le monde fait de son mieux pour quâil se sente mieux !!! Il nâa rien fait pour mĂ©riter ça ! Il nâa mĂȘme pas Ă©voluĂ© en tant que personne ! Ătre gentil avec la copine de son frĂšre dans un couloir, ce nâest pas suffisant !
– La derniĂšre discussion entre les deux frĂšres ne ressemble pas du tout Ă une vraie conversation entre proches (surtout entre hommes) ayant une relation compliquĂ©e. Ăa fait trop film hollywoodien.
Donc, la seule raison pour laquelle ils se rĂ©concilient, câest quâils ont tous les deux une relation qui sort des normes habituelles ? Mais aucun des deux nâa vraiment pris le temps de comprendre et dâaccepter lâautre ! Si leurs relations sexuelles nâavaient pas Ă©tĂ© « spĂ©ciales », ils ne se seraient jamais reparlĂ© !
J’Ă©tais trĂšs déçue, car lâhistoire Ă©tait vraiment bien Ă©crite et mĂ©ritait une bien meilleure fin.
Les autres membres du club de lecture ne se sont pas vraiment souciĂ©s de la fin, alors câest peut-ĂȘtre juste moi đ Je recommande sincĂšrement ce livre, mais Ă cause de sa fin bĂąclĂ©e (selon moi), je lui donne 2/5* et je nâai pas lâintention de lire un autre roman de Sally Rooney.
Bluebird
GeneviĂšve Damas

Juliette, ou Bluebird, ainsi que lâa surnommĂ©e son jeune amoureux de passage, ne va plus au lycĂ©e. Elle a coupĂ© les ponts avec ses parents pour aller vivre chez sa grand-mĂšre. Officiellement, elle a contractĂ© une maladie infectieuse. La rĂ©alitĂ©, que lâadolescente nâa pu admettre Ă temps, que son corps mĂȘme lui a cachĂ©e, est tout autre : elle est enceinte. Garder le bĂ©bĂ©, le confier, le «donner» en adoption, tel est dĂ©sormais le choix qui sâimpose Ă elle.
Dans une longue lettre adressĂ©e Ă lâenfant Ă naĂźtre, la toute jeune femme exprime avec une rare justesse ses peurs, ses rĂȘves et sa fragilitĂ© au long de ce cheminement incertain.
Le roman se dĂ©roule sur une double ligne du temps. Dâun cĂŽtĂ©, le temps de Juliette enceinte et de sa vie bouleversĂ©e, le dĂ©ni, le repli sur soi, lâadaptation difficile Ă la rĂ©alitĂ©, le suivi mĂ©dical et psychologique, les rencontres et les relations avec ses proches, les hĂ©sitations face aux choix qui se prĂ©sentent. De lâautre, les retours en arriĂšre sur ses relations avec sa famille, avec les Ă©lĂšves de sa classe et avec Tom, son amour de passage.
Le langage est celui dâune jeune en colĂšre, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Il devient plus posĂ© au fil du temps, sans jamais vraiment sâapaiser, comme le montre la trĂšs longue et belle derniĂšre phrase du livre, trĂšs tourmentĂ©e. Phrase oĂč Juliette rĂ©affirme ce quâelle a dit dĂšs la premiĂšre page de sa lettre : « Je veux que tu aies une belle vie », un souhait quâelle se sent incapable dâassumer.
La lettre de Juliette nous mĂšne aussi Ă la rencontre de personnages souvent attachants, mĂȘme dans leurs excĂšs comme les rĂ©actions de sa maman, dâune grande force pour dâautres comme les Ă©changes avec Yvette, rescapĂ©e du gĂ©nocide des Tutsis du Rwanda. Presque tous les personnages sont des femmes, les quelques hommes ne semblent pas Ă la hauteur des Ă©vĂ©nements.
Le roman est trĂšs bien documentĂ©, cela transparaĂźt sans que cela nâalourdisse le texte, sans doute parce quâil est Ă©crit comme la lettre de la principale intĂ©ressĂ©e. Lâautrice parvient ainsi Ă nous mettre totalement Ă la place de Juliette et Ă faire vivre en quelque sorte de lâintĂ©rieur son dĂ©sarroi, sa perte de confiance en soi, ses faiblesses. Elle nous conduit Ă rĂ©flĂ©chir avec Juliette sur des questions de fond sur le sens de la vie, sur lâamour.
Ce nâest pas un roman dont on dira : jâai passĂ© un bon moment Ă le lire, mais plutĂŽt : jâai vĂ©cu un moment fort, avec des personnages vrais.
Stéphan
Un clafoutis aux tomates cerises
Véronique de Bure

Au soir de sa vie, Jeanne, 90 ans, dĂ©cide d’Ă©crire son journal intime. Sur une annĂ©e, du premier jour du printemps au dernier jour de l’hiver, d’Ă©vĂ©nements minuscules en rĂ©flexions dĂ©sopilantes, elle consigne ses humeurs, ses souvenirs, sa petite vie de Parisienne exilĂ©e depuis plus de soixante ans dans l’Allier, dans sa maison posĂ©e au milieu des prĂ©s, des bois et des vaches. La libertĂ© de vie, et de ton, est l’un des privilĂšges du trĂšs grand Ăąge, aussi Jeanne fait-elle ce qu’elle veut – et ce qu’elle peut : regarder pousser ses fleurs, boire du vin blanc avec ses amies, s’amuser des mĂ©saventures de Fernand et Marcelle, le couple haut en couleurs de la ferme d’Ă cĂŽtĂ©, accueillir – pas trop souvent – ses petits-enfants, remplir son congĂ©lateur de petits choux au fromage, dĂ©plier un transat pour se perdre dans les Ă©toiles en espĂ©rant les voir toujours Ă la saison prochaineâŠ
S’il existe un art de bien vieillis, Jeanne, 90 ans, y excelle. En nous faisant partager son quotidien, elle nous enseigne qu’il ne faut pas compter les jours mais faire en sorte que les jours comptent et que si on ne peut s’empĂȘcher de vieillir, on peur s’empĂȘcher de devenir vieux. Un trĂšs beau livre sur le grand Ăąge.
Christiane
Brezel et beurre salĂ© t1 : une enquĂȘte Ă Locmaria
Margot et Jean Le Moal

Bienvenue Ă Locmaria, paisible village du FinistĂšre, avec son port, ses maisons de granit aux toits d’ardoise, son Ă©glise du XVIe siĂšcle et ses querelles de clocher.
C’est dans ce dĂ©cor de carte postale que dĂ©barque Catherine Wald, pimpante Strasbourgeoise.
La cinquantaine, divorcĂ©e, elle a dĂ©cidĂ© de prendre un nouveau dĂ©part en Bretagne et d’ouvrir un restaurant de spĂ©cialitĂ©s alsaciennes. Son arrivĂ©e et son projet se retrouvent trĂšs vite au centre de toutes les discussions, et la majoritĂ© des habitants l’accueillent Ă bras ouverts, charmĂ©s par sa bonne humeur et ravis de ce petit vent de changement.
Mais certains voient d’un mauvais Ćil son installation et semblent bien dĂ©cidĂ©s Ă lui mettre des bĂątons dans les roues. Si les hostilitĂ©s commencent par des remarques acerbes et des regards hostiles de quelques Ă©pouses jalouses, les choses ne tardent pas Ă se corser. AprĂšs une soirĂ©e choucroute, plusieurs notables du village accusent Catherine de leur avoir servi de la nourriture avariĂ©e et portent plainte pour empoisonnement.
Parmi les plaignants, Jean-Claude QuĂ©rĂ©, ancien maire du village, connu pour tremper dans des magouilles, et Georges Lagadec, riche exploitant agricole qui n’a pas digĂ©rĂ© que Catherine achĂšte une propriĂ©tĂ© qu’il avait en vue depuis plusieurs annĂ©es. Chose Ă©trange, aucun des autres participants Ă la soirĂ©e n’a Ă©tĂ© malade. Une tentative de faire plier bagages Ă l’Ă©trangĂšre ? Quoi qu’il en soit Catherine n’est pas du genre Ă se laisser intimider.
Et elle est prĂȘte Ă mettre la main Ă la pĂąte pour dĂ©masquer elle-mĂȘme le coupable.
Je me suis retrouvĂ©e dans ma Bretagne avec son temps qui change plusieurs fois par jour, sa convivialitĂ©, ses caractĂšres forts, ses noms de famille compliquĂ©s, la mer, les plages sauvages etc⊠Toutes les conditions sont remplies pour se retrouver en immersion. On dĂ©couvre la vie dâun petit village avec ses amitiĂ©s et ses rivalitĂ©s, lĂ oĂč tout le monde se connaĂźt. Le roman met Ă©galement en lumiĂšre le profond attachement des personnes Ă leur rĂ©gion, quâelle soit la Bretagne ou lâAlsace, 2 rĂ©gions Ă la culture forte et ancrĂ©e mais oĂč les clichĂ©s ont la vie dure. Milieu du roman, lâhistoire prend une tournure diffĂ©rente avec un empoisonnement. Le ton reste malgrĂ© tout lĂ©ger sur fond dâenquĂȘte policiĂšre. Le premier roman dâune sĂ©rie de 6.
Julia
La femme de ménage
Freida McFadden

Chaque jour, Millie fait le mĂ©nage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle rĂ©cupĂšre aussi leur fille Ă l’Ă©cole et prĂ©pare les repas avant d’aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespĂ©rĂ©e. L’occasion de repartir de zĂ©ro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dĂ©rangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tentĂ© de noyer sa fille il y a quelques annĂ©es. Heureusement, le gentil et sĂ©duisant monsieur Winchester est lĂ pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie dĂ©couvre que la porte de sa chambre mansardĂ©e ne ferme que de l’extĂ©rieur, il est peut-ĂȘtre dĂ©jĂ trop tardâŠ
Chaque jour, Millie fait le mĂ©nage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle rĂ©cupĂšre aussi leur fille Ă l’Ă©cole et prĂ©pare les repas avant d’aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespĂ©rĂ©e. L’occasion de repartir de zĂ©ro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dĂ©rangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tentĂ© de noyer sa fille il y a quelques annĂ©es. Heureusement, le gentil et sĂ©duisant monsieur Winchester est lĂ pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie dĂ©couvre que la porte de sa chambre mansardĂ©e ne ferme que de l’extĂ©rieur, il est peut-ĂȘtre dĂ©jĂ trop tard…
Catherine
Le prochain club aura lieu le 6 juin, ce sera la derniÚre date de la saison ! Stéphan nous a préparé pour l'occasion une sélection de livres d'Afrique sub-saharienne.