Le premier club de l’année a eu lieu ce vendredi 13 janvier. Pas de thème pour cette séance. Il y a eu de l’espionnage, de la science-fiction, de la fantaisie, du thriller et de la réflexion…

Le guerrier de porcelaine

Mathias Malzieu

En juin 1944, le père de Mathias, le petit Mainou, neuf ans, vient de perdre sa mère, morte en couches. On décide de l’envoyer, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère qui a une ferme en Lorraine. Ce sont ces derniers mois de guerre, vus à hauteur d’enfant, que fait revivre Mathias Malzieu, mêlant sa voix à celle de son père. Mainou va rencontrer cette famille qu’il ne connaît pas encore, découvrir avec l’oncle Émile le pouvoir de l’imagination, trouver la force de faire son deuil et de survivre dans une France occupée.

Note : 5 sur 5.

La poésie se transmet de père en fils dans ce roman autobiographique inspiré par la vie du père de l’écrivain. Comme son père, Mathias Malzieu a perdu sa mère très jeune. Entre espoir et résilience, je vous recommande ce roman attendrissant, rempli d’humour et de fantaisie qui ressemble à un conte de Noël où la puissance de la filiation et l’amour contrent les horreurs de la guerre.

Catherine

La petite fille au tambour

John Le Carré

Dans les années 70, le Mossad traque les cellules palestiniennes soupçonnées de vouloir fomenter des attentats en Europe contre des Juifs. Martin Kurtz pilote ce travail de renseignement. Parmi ses cibles, il y a un certain Khalil qu’il espère capturer grâce à une jeune recrue, Charlie, une petite actrice anglaise embarquée dans un rôle de véritable espionne…

Note : 4 sur 5.

Un récit long et prenant pour le lecteur qui aime les descriptions profondes ; presque un procès verbal d’un attentat. Reconstitution, mise en fiction, procédure stricte dans le conditionnement des agents, tout y est.

Ian

Un été à Key West

Alison Lurie

La vie de Jenny Walker est entièrement tournée vers son mari Wilkie. Non seulement elle s’occupe de tout dans le ménage, mais elle est aussi sa secrétaire et son assistante dans ses recherches et dans la rédaction de ses livres. Car Wilkie est une célébrité dans le monde de la préservation des espèces de mammifères menacées. Mais voilà, sa carrière de professeur d’université est terminée, bien qu’il continue à écrire et à donner des conférences. Il se sent vieillir, il déprime. Jenny, qui est beaucoup plus jeune, s’inquiète. Elle convainc son mari de prendre du repos pendant un ou deux mois d’hiver à Key West, petite île du Sud de la Floride, lieu de villégiature des Américains fortunés.

Wilkie pense qu’il est gravement malade ; il envisage de se suicider, mais un suicide qu’il veut maquiller en accident, parce que, dit-il, Jenny ne le supporterait pas. Laissée à elle-même, Jenny fait des rencontres à Key West, en particulier Lee, la propriétaire de chambres d’hôtes réservées aux femmes, et Gerry, poète célèbre mais vieillissant. Gerry est séduit par Jenny, qui elle tombe sous le charme de Lee, qui lui fait de discrètes avances. Pendant ce temps, son mari Wilkie joue de malchance dans ses tentatives de suicide. Mais au fond, est-il vraiment malade ? Et comment va-t-il réagir à l’enthousiasme d’une jeune femme qui admire son engagement pour la nature ?

Note : 2 sur 5.

Il n’est pas facile pour les lectrices et lecteurs du commun de s’enthousiasmer pour les petits malheurs, les déprimes et affaires de cœur de personnages plutôt fortunés. Tout a un côté futile. On ne sent pas les personnages aux prises avec un enjeu important, bien que Jenny soit coincée dans sa dépendance à son mari, que Wilkie semble refuser de vieillir, sans parler des soucis des autres personnages. L’auteure a beau adopter de temps en temps un ton un peu sarcastique, c’est tellement léger qu’on en sourit à peine, et pas souvent. Le roman n’est pas désagréable à lire, mais reste très superficiel. Deux mots sur l’éditeur : on se demande pourquoi il a retenu un titre français qui parle d’été alors que le roman se déroule en hiver, même si l’hiver à Key West est doux et ensoleillé. Pourquoi aussi la quatrième de couverture parle de roman hilarant et acerbe.

Stephan

L’innocence des bourreaux

Barbara Abel

Dans une supérette de quartier, quelques clients font leur course, un jour comme tant d’autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son petit garçon de trois ans seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d’acheter des couches pour la nuit.

Parmi eux, un couple adultère. Parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s’il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent. Des gens normaux, sans histoire, ou presque.
Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé.

Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s’inversent, la vie de ces hommes et femmes ordinaires bascule dans l’horreur.
Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince…

Note : 5 sur 5.

Un huis clos dont la tension psychologique grimpe jusqu’à son paroxysme. Chez Barbara Abel, pas besoin d’artifices. C’est notre quotidien à tous qui peut devenir un enfer.

Brigitte

Ce que nous sommes

Zep

Grâce au projet DataBrain, les humains disposent à la naissance d’un second cerveau numérique où sont directement uploadées des connaissances et des expériences virtuelles plus vraies que nature. Avec de simples programmes à télécharger, apprendre de nouvelles langues ou même assimiler la totalité du savoir de l’humanité n’a jamais été aussi simple et rapide. Du moins si, comme Constant, on en a les moyens. Mais un jour, à la suite d’un piratage informatique, il s’évanouit et se réveille en forêt, loin de la ville protégée, en ayant perdu tout son savoir et ses souvenirs. Démuni, il est recueilli par Hazel, jeune femme vivant en marge de la société, qui va l’aider à se reconstruire et à retrouver son passé. Constant va donc partir sur les traces de son identité réelle et découvrir au passage les facultés extraordinaires de son cerveau… humain.

Note : 2 sur 5.

Ma lecture se termine sur un avis très mitigé. Le synopsis est prometteur mais la forme ne m’a pas plu. Le trait, les couleurs, la police ne m’ont pas enchantée. De plus le fond SF se transforme un peu en tentative d’essai philosophique tentant d’expliquer le sens de la vie et notre humanité.

Donc assez déçue dans l’ensemble. Je ne pense pas m’en souvenir très longtemps.

Jennifer

Les fruits de la solitude

Myriam Buscema

L’auteur se livre ici non à un exposé philosophique, mais à une exploration de la solitude d’un point de vue humain et personnel, pour démasquer celle, obstinée, qu’elle a toujours sentie au centre de sa vie.
Elle questionne l’empreinte de l’enfance, le rapport au couple, à l’autre, à soi : loin d’être une fatalité, le côté sombre de la solitude, qui l’apparie à l’abandon, au manque, à l’isolement, libère une fois démantelé l’incontestable potentiel d’une solitude vivifiante et jouissive.
Au départ de son expérience de vie, donnant sens aux événements intimes, l’auteur dégage quelques principes universels auxquels s’identifier et invite à une rencontre enrichissante, sous le signe d’une humanité partagée.
Un voyage au cœur de la solitude pour mettre en lumière sa nécessité, sa résilience et sa beauté.

Note : 5 sur 5.

Ce livre peut vous aider à vivre sereinement en vous apportant des clés pour goûter à la solitude d’un point de vue humain.

Isabel

Le prochain club aura lieu le vendredi 3 février.

Son thème ? Les recommandations TikTok, Youtube ou Instagram sélectionnées par Jennifer !

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