Le club de ce 8 novembre a été particulièrement prolifique et il a décerné beaucoup de coup de cœur. Des romans policiers, une fresque anti-esclavagiste, des récits féministes, des romans qui font du bien mais aussi des histoires qui nous font réfléchir. C’est aussi ça le club de lecture !


La cage dorée, tome 1 : La vengeance d’une femme est douce et impitoyable

Camilla Läckberg

Faye a voué sa vie à Jack, elle a tout sacrifié pour lui. Mais lorsque Jack, coureur de jupons invétéré, la quitte pour une jeune collaboratrice, laissant Faye complètement démunie, l’amour fait place à la haine. La vengeance sera douce et impitoyable : il lui a tout pris, elle ne lui laissera rien.

Note : 5 sur 5.

Toute médaille a son revers et certaines ont des revers plus grands.

Evelyne

Au revoir là-haut

Pierre Lemaitre

« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. »
Sur les ruines du plus grand carnage du XX° siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec Ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

Note : 5 sur 5.

J’ai adoré!

J’aime le style dénudé, l’écriture simple, dépouillée, qui rend le récit poignant, authentique.

Michelle

Une épouse presque parfaite

Laurie Colwin

Un soir de vernissage, Polly Solo-Miller rencontre Lincoln Bennett, un peintre à moitié ermite dont elle tombe instantanément amoureuse. Malheureusement, Polly est mariée, aime toujours son mari, bichonne ses deux bambins comme personne, et, surtout, descend d’une famille où ces choses-là ne se conçoivent pas.

Note : 3 sur 5.

Les interrogations d’une jeune femme adultère venue d’un milieu hyper traditionaliste! La morale prendra-t-elle le dessus sur l’amour?

Isabelle

Si j’avais un perroquet je l’appellerais Jean-Guy (parce que Coco c’est déjà pris)

Blandine Chabot

Appelle quand tu veux…
C’est dans un roman de Françoise Sagan emprunté à la bibliothèque que Catherine trouve un marque-page bien particulier : y sont inscrits le nom d’un homme ‒ Jean-Philippe ‒ et son numéro de téléphone, suivis de l’invitation « Appelle quand tu veux ».
Célibataire mais anéantie par sa dernière relation amoureuse, Catherine se lance dans un projet que son amie Margaux situe « à mi-chemin entre le plus fou des désespoirs et le plus admirable des espoirs ». Appeler ce Jean-Philippe.
Si j’avais un perroquet, je l’appellerais Jean-Guy (parce que Coco c’est déjà pris), c’est l’histoire d’une rencontre improbable, d’un chat nommé Luc, d’une collection de miroirs, d’une Bénédicte aux cheveux roux, d’une impératrice russe et d’une profonde aversion pour les chemises à manches courtes.

Note : 4 sur 5.

Le drôle côtoie l’émotion à fleur de peau. On rit et pourtant on a souvent la larme à l’œil.

Nancy

La Fille de Brooklyn

Guillaume Musso

Je me souviens très bien de cet instant. Nous étions face à la mer. L’horizon scintillait. C’est là qu’Anna m’a demandé :
« Si j’avais commis le pire, m’aimerais-tu malgré tout ? « 
Vous auriez répondu quoi, vous ? Anna était la femme de ma vie. Nous devions nous marier dans trois semaines. Bien sûr que je l’aimerais quoi qu’elle ait pu faire. Du moins, c’est ce que je croyais, mais elle a fouillé dans son sac d’une main fébrile, et m’a tendu une photo.
– C’est moi qui ai fait ça.
Abasourdi, j’ai contemplé son secret et j’ai su que nos vies venaient de basculer pour toujours. Sous le choc, je me suis levé et je suis parti sans un mot. Lorsque je suis revenu, il était trop tard : Anna avait disparu.
Et depuis, je la cherche.

Note : 4 sur 5.

Guillaume Musso poursuit l’écriture de romans policiers amorcée par l’Appel de l’ange.

Bon roman même si on se surprend à découvrir quelque peu l’intrigue.

Chantal

La nuit des béguines

Alice Kiner

L’histoire se déroule entre 1310 et 1314. Si le royaume de France est encore le plus puissant de la chrétienté, les équilibres féodaux ont basculé. Le clergé tente donc de mettre au pas tous ceux qui échappent à son autorité et le statut des béguines va être condamné. Pour des centaines de femmes seules, pieuses mais laïques, cette institution offrait une alternative au mariage et au cloître. Ne subsisteront que quelques rares survivantes dans les Flandres.
Aline Kiner, née en Moselle et passionnée de Moyen Âge, fait de cette aventure un passionnant suspense.

Note : 5 sur 5.

Une histoire peu connue mais passionnante d’une communauté de femmes au moyen-âge.

Isabel

Je t’aime

Barbara Abel

Après un divorce difficile, Maude rencontre le grand amour. Un homme dont la fille, Alice, lui mène hélas une guerre au quotidien.
Lorsqu’elle découvre l’adolescente en train de fumer du cannabis dans sa chambre, celle-ci la supplie de ne rien dire à son père. Maude voit là l’occasion parfaite d’apaiser les tensions au sein de sa famille recomposée.Après tout, que feriez-vous à sa place ?
Prenez les mêmes six mois plus tard. Ajoutez Nicole et Solange, deux femmes dont les vies vont être pulvérisées le jour où l’addiction d’Alice provoque un accident… mortel.
N’oubliez pas le père, qui comprend que sa fille se drogue et que sa compagne était au courant.
Ceci n’est pas exactement une histoire d’amour, même si l’influence qu’il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d’hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d’aimer parfois, de haïr souvent.

Note : 4 sur 5.

Thriller psychologique où l’amour côtoie la haine dans un suspense qui va crescendo.

Catherine

J’ai couru vers le Nil

Alaa El Aswany

Le Caire, 2011. Alors que la mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahrir, Asma et Mazen, qui se sont connus dans une réunion politique, vivent leurs premiers instants en amoureux au sein d’une foule immense. Il y a là Khaled et Dania, étudiants en médecine, occupés à soigner les blessés de la manifestation. Lui est le fils d’un simple chauffeur, elle est la fille du général Alouani, chef de la Sécurité d’État, qui a des yeux partout, notamment sur eux. Il y a là Achraf, grand bourgeois copte, acteur cantonné aux seconds rôles, dont l’amertume n’est dissipée que par ses moments de passion avec Akram, sa domestique. Achraf dont les fenêtres donnent sur la place Tahrir et qui, à la suite d’une rencontre inattendue avec Asma, a été gagné par la ferveur révolutionnaire. Un peu plus loin, il y a Issam, ancien communiste désabusé, victime de l’ambition de sa femme, Nourhane, présentatrice télé, prête à tout pour gravir les échelons et s’ériger en icône musulmane, qu’il s’agisse de mode ou de moeurs sexuelles. Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays. Espoir, désir, hypocrisie, répression, El Aswany assemble ici les pièces de l’histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d’une révolution qui est aussi la sienne. A ce jour, ce roman est interdit de publication en Égypte.

Note : 5 sur 5.

Un récit éclairant sur le printemps arabe, entre espérances et désillusions.

Christiane

Carnaval noir

Metin Arditi

En 1575, lors d’un carnaval noir à Venise, un peintre et un évêque sont retrouvés morts. En 2016, Bénédict Hugues, professeur de latin médiéval à l’université de Genève, trouve une lettre écrite en 1574 par cet évêque. Craignant que des attentats djihadistes ne visent le pape, Bénédict entame une enquête sur les événements du carnaval noir, qui entrent en résonance avec les événements présents.

Note : 4 sur 5.

Un genre de Da Vinci Code à la sauce Arditi. Dans ce roman captivant, on y parle d’intégrisme catholique, le retour à une nouvelle forme d’Inquisition. Les réfugiés sont ennemis à nos principes selon les personnages du roman.

Un moment de lecture agréable.

Giovanni

Underground railroad

Calson Whitehead

Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.

De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.

Note : 4 sur 5.

Un roman très intéressant pour comprendre les Américains d’hier et d’aujourd’hui.

Bénédicte

La couleur du bon pain

Gilbert Bordes

Non, le vieux Valentin ne laissera jamais sa ferme, ses terres et le plus beau troupeau de la vallée à cet adolescent tombé du ciel qui débarque un jour en Corrèze après le décès de sa fille. Car Grégory, son petit-fils, son héritier, aussi gentil et bien élevé soit-il, est noir.
La rencontre est abrupte entre le vieil homme et le garçon de la ville soudain plongé dans un autre siècle. Grégory se heurte aussi à la stupidité raciste des villageois et des enfants de son âge.
Mais, à la ferme, il se sent très vite chez lui. Stupéfait, son grand-père le surprend à soigner les bêtes, traire les vaches et prendre goût aux travaux des champs. Peu à peu, Grégory va apprendre à devenir un vrai Corrézien? Parviendra-t-il à gagner le cœur de Valentin ?

Note : 4 sur 5.

Lecture agréable. Personnages attachants.

Stéphanie

Collaboration horizontale

Mademoiselle Navie et Carole Maurel

1942, Paris, Passage de la Bonne Graine.
Rose, pour sauver son amie juive, Sarah, décide d’intervenir auprès de l’officier chargé de l’enquête, . Rose est mariée à un prisonnier de guerre, avec qui elle a un enfant. Pourtant elle va se lancer dans une passion avec cet Allemand qui va lui révéler la femme quelle est.
« Collaboration Horizontale » », c’est l’histoire d’un amour interdit, d’une communauté de femmes solidaires, du quotidien d’un immeuble sous l’occupation…
Entre héroïsme et trahison, il n’y a qu’un pas, souvent dangereux.

Note : 5 sur 5.

Malgré quelques petites imperfections, c’est un récit efficace sur la vie d’un immeuble durant l’occupation. Tout n’est pas noir ou blanc et la mesquinerie se cache en chacun.

La scénariste, historienne de formation, connait son sujet et la dessinatrice retranscrit bien l’ambiance de l’époque.

Dorothée

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