L’auteur nous dĂ©crit la sociĂ©tĂ© chinoise dans la Chine ancienne. Son rĂ©cit se situe au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle dans les annĂ©es 1920- 1930. GĂ©nĂ©ralement, j’aime les portraits de sociĂ©tĂ© surtout quand ils traitent des statuts de la femme.

Dans cette Chine, la vie est dure pour les paysans qui travaillent dans les champs de mĂ»riers. Tout est douleur, acceptation, soumission… Beaucoup de parents sont obligĂ©s de se dĂ©faire d’une fille, de la donner Ă  l’industrie de la soie. LĂ , elles vivent en communautĂ©. DĂšs l’ñge de 7 ans, elles travaillent 15 heures par jour. L’argent gagnĂ© est envoyĂ© à leurs familles afin qu’elles puissent survivre. Mais bien vite, des liens d’amitiĂ©, de tendresse s’établissent entre les filles : c’est mĂȘme une renaissance. Loin de leurs parents, elles deviennent autonomes, elles peuvent vivre la vie qu’elles ont choisie de vivre.

A cette Ă©poque, la vie pour les filles n’était que soumission, obĂ©issance. Elles Ă©taient mariĂ©es sans leur accord, et devaient ĂȘtre soumises Ă  leur mari, leur belle-mĂšre. Une cĂ©libataire n’avait aucun avenir, vivait dans une insĂ©curitĂ© totale et restait Ă  charge de sa famille. Certaines se suicident plutĂŽt que de se marier quand elles ne le dĂ©sirent pas.

J’ai apprĂ©ciĂ© une pensĂ©e de l’auteur : « c’était comme une boite vide dans laquelle se dĂ©versaient les dĂ©sirs de ses parents. Ils ne s’inquiĂ©taient pas de ce qu’elle pouvait ressentir ».

A la lecture de ce livre, on a une fois de plus conscience que les croyances, la culture, l’éducation sont dĂ©terminantes dans le devenir d’un ĂȘtre.

On voit le pĂšre de l’hĂ©roĂŻne qui ne communique pas ses Ă©motions. Il souffre d’avoir dĂ» se sĂ©parer de sa fille. Il y a chez lui une certaine acceptation de la vie. C’est la fatalitĂ©. Chaque ĂȘtre a sa destinĂ©e.

La lecture de ce rĂ©cit est facile, c’est bien Ă©crit. Et pourtant, je ne suis pas convaincue de la force de ce rĂ©cit. Les caractĂšres des personnages sont brossĂ©s, je ne vis pas rĂ©ellement leurs Ă©motions. Je les comprends, je les perçois, mais pas en profondeur. Il n’y a aucune subtilitĂ© dans le dĂ©roulement de l’histoire. Et pourtant, l’auteur nous laisse entrevoir tellement de choses ; la situation des pauvres, les coutumes chinoises…

Michelle

 

 

Femmes de soie Couverture du livre Femmes de soie
Gail Tsukiyama
historique
Ramsay
2003

Les annĂ©es vingt, dans une rĂ©gion rurale de la Chine. Fille d'un couple de paysans misĂ©rables, la petite Pei est envoyĂ©e Ă  l'usine de la ville, dans une filature de soie. A l'Ăąge de neuf ans, elle travaille dĂ©jĂ  quinze heures par jour et envoie Ă  ses parents l'argent dont ils ont besoin pour survivre Ă  la famine.La fillette, dĂ©racinĂ©e, se sent d'abord terrifiĂ©e, stupĂ©faite par la taille des maisons et les vĂȘtements des citadines. Mais, bientĂŽt, brillante, spirituelle et pleine de vie, elle trouve sa place dans la communautĂ©. GrĂące Ă  la solidaritĂ© des autres jeunes filles avec lesquelles elle s'est liĂ©e d'amitiĂ©, le labeur Ă©reintant devient supportable. Elles organisent le premier syndicat et la premiĂšre grĂšve jamais vue dans leur univers, dĂ©couvrant ensemble la lutte pour la dignitĂ©, la fiertĂ© du travail bien fait, le sens des mots "sororitĂ©" et "solidaritĂ©". Un jour, Pei et sa meilleure amie, Lin, dĂ©cident de prĂȘter serment : elles renonceront au mariage afin de dĂ©dier leur vie entiĂšre Ă  la filature et s'installeront dans le cadre paisible de la "maison des sƓurs".

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