La Taupe rouge

Julian Semenov

Maxime Issaiev, alias Max von Stierlitz est un agent soviĂ©tique infiltrĂ© en Allemagne nazie. Il a atteint le grade Ă©levĂ© qui lui permet de frayer parmi le trĂšs petit cercle des hauts responsables du rĂ©gime. De fĂ©vrier Ă  avril 1945, depuis qu’il est certain que la guerre est perdue pour les Allemands, sa mission consiste Ă  dĂ©jouer un complot que fomentent, chacun de leur cĂŽtĂ©, Ă  l’insu des autres, de trĂšs proches conseillers d’Hitler pour sauver leur peau. Ils tentent de nĂ©gocier, dans le dos des Russes, une paix sĂ©parĂ©e avec les Anglo-AmĂ©ricains pour contrer la menace soviĂ©tique. Le dĂ©nouement devrait intervenir en Suisse. En grand maitre des Ă©checs, Julian Semenov mĂšne ses lecteurs dans l’engrenage fatal de la fin de la guerre, au milieu des dangers et des piĂšges mortels que dĂ©joue son hĂ©ros, IssaĂŻev- von Stierlitz.

Note : 5 sur 5.

Un thriller historique captivant, oĂč un espion soviĂ©tique infiltre les nazis jusqu’au sommet, jouant un jeu d’Ă©checs mortel pour influencer le cours de la Seconde Guerre mondiale. Le style de Semenov est prĂ©cis et documentĂ©, s’appuyant sur des faits historiques rĂ©els pour crĂ©er un rĂ©cit crĂ©dible et immersif.

Ian

Le jour d’avant

Sorj Chalandon

« Venge-nous de la mine », avait Ă©crit mon pĂšre. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levĂ©s au ciel aprĂšs sa disparition brutale. J’allais venger mon frĂšre, mort en ouvrier. Venger mon pĂšre, parti en paysan. Venger ma mĂšre, esseulĂ©e Ă  jamais. J’allais punir les HouillĂšres, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payĂ© pour leurs crimes.

Note : 4 sur 5.

PlongĂ©e au cƓur des mines, de sa violence, de son inhumanitĂ©, du quotidien de ces Gueules Noires qui descendaient en enfer au mĂ©pris de toute sĂ©curitĂ©, entraĂźnant des drames tel que le coup de grisou de LiĂ©vin au centre de ce rĂ©cit. Fort et poignant, un bel hommage Ă  ces travailleurs oubliĂ©s par l’histoire.

Catherine

Le RĂ©veil

Laurent Gounelle

Tom, un jeune ingĂ©nieur, se retrouve confrontĂ© dans son pays Ă  une situation inquiĂ©tante qui sĂšme la peur dans la population. Dans ce contexte inĂ©dit, des mesures sont adoptĂ©es par le pouvoir, contraignantes et liberticides. Tom se retrouve pris dans la tourmente des Ă©vĂ©nements, mais il a un ami grec qui l’alerte alors : les peurs des gens sont trĂšs utiles Ă  certains. C’est en dĂ©couvrant des vĂ©ritĂ©s parfois dissimulĂ©es au grand jour, que l’on peut se rĂ©approprier sa liberté  Un roman qui vous fait voir le monde autrement.

Note : 3 sur 5.

Si nous voulons conserver notre libre-arbitre, nous devons rester vigilants pour dĂ©tecter quand les dĂ©s sont pipĂ©s par les puissants. Pour cela, il est bon de connaĂźtre les techniques utilisĂ©es pour manipuler l’opinion publique. Ce livre vise donc Ă  les exposer d’une maniĂšre claire ainsi que leur application dans notre quotidien.

Christiane

Wallon et fier de l’ĂȘtre : Wallons et Wallonie, apologie de la Wallonie

René Janray

La Wallonie, pour petite rĂ©gion qu’elle soit, a une grande histoire. Elle a, Ă  son actif, de belles rĂ©alisations. Son influence sur la marche du monde fut et reste indĂ©niable. Nombreux furent ceux qui, actuellement et dans le passĂ©, participent ou ont participĂ© Ă  sa renommĂ©e. Ils forment le panthĂ©on wallon figurant de façon non exhaustive dans cet ouvrage. Son image s’est cependant fortement ternie au cours des derniĂšres dĂ©cennies. Pour des raisons indĂ©pendantes de la volontĂ© des Wallons. Cet ouvrage a pour but de participer Ă  son redressement. A la faire connaĂźtre aussi. Rappeler ce qu’elle fut et, avec optimisme, se basant sur le courage et la dĂ©termination de ses habitants, et malgrĂ© les immenses dĂ©fis, envisager un avenir aussi radieux que possible. L’auteur, conscient des obstacles, est cependant persuadĂ© que la jeunesse surmontera les difficultĂ©s, comme l’ont fait ceux qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s

Note : 3 sur 5.

Ce livre survole la vie de la Wallonie mais est digne de faire partie de l’Office du tourisme.

Isabel

Am Stram Gram

M.J. Arlidge

Deux jeunes gens sont enlevĂ©s et sĂ©questrĂ©s au fond d’une piscine vide dont il est impossible de s’Ă©chapper. À cĂŽtĂ© d’eux, un pistolet chargĂ© d’une unique balle et un tĂ©lĂ©phone portable avec suffisamment de batterie pour dĂ©livrer un terrible message: « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s’intensifient, l’angoisse monte. Jusqu’Ă  l’issue fatale. Les enlĂšvements se rĂ©pĂštent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait Ă©tĂ© confrontĂ©e. Si elle n’avait pas parlĂ© avec les survivants traumatisĂ©s, elle ne pourrait pas y croire. Helen connaĂźt les cĂŽtĂ©s sombres de la nature humaine, y compris la sienne; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe. Rien ne sera plus terrifiant que la vĂ©ritĂ©.

Note : 5 sur 5.

Am stram gram … premier tome d’une longue sĂ©rie dans laquelle il est impossible de ne pas se mettre Ă  la place de la courageuse et Ă©nigmatique enquĂȘtrice, Helen Grace … pic et pic et colĂ©gram … l’auteur manie les mots et le suspens Ă  vous faire tourner la tĂȘte, une fois la machine lancĂ©e, il devient difficile de s’arrĂȘter. Il nous tient en haleine jusqu’au bout en zigzagant de piste en piste. Si vous pensez savoir comment tout va se finir, n’en soyez pas si sĂ»r … bour et bour et ratatam … ce thriller vertigineux vous plongera de façon sublime dans la tĂȘte du commandant Grace, du tueur, de la brigade criminelle de Southampton, des kidnappĂ©s et des journaliste. Mj Arlidge rĂ©ussi avec brio Ă  alterner entre les diffĂ©rents points de vues, nous partageant leurs vies et leurs pensĂ©es. L’auteur parvient et Ă  s’insinuer dans votre tĂȘte allant jusqu’Ă  questionner votre morale. Tuer ou ĂȘtre tuĂ©, que feriez vous pour sauver votre peau ? … Am stram gram

Ethel

Reste

Adeline Dieudonné

Je ne suis pas certaine d’avoir pleinement saisi ce qui m’est arrivĂ©, ni ce qui m’a conduite Ă  agir comme je l’ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d’autres moments, je me vois comme un monstre, une crĂ©ature que je ne reconnais pas, qui m’aurait possĂ©dĂ©e dans un instant de vulnĂ©rabilitĂ©. Mais je crois que cette image vient du regard des autres. J’ai fait ce que je pouvais. Il n’y a pas de morale Ă  cette histoire. Tout ce que je sais, c’est que je vous dois les faits. Je vais donc m’attacher Ă  les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la prĂ©cision dont je suis capable. Ils m’emmĂšneront sur des territoires obscurs, dans les marĂ©cages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. « 

Note : 4 sur 5.

Le roman raconte l’histoire d’une femme qui disjoncte lorsque son ami-amant (ou l’inverse) dĂ©cĂšde alors qu’ils passent quelques jours ensemble. C’est plus fort qu’elle : elle ne peut pas le quitter. Pas tellement parce qu’on la soupçonnera de l’avoir tuĂ©, mais parce que sa relation avec M. est ce qu’elle connaĂźt de mieux dans sa vie, mĂȘme si elle ne vit pas avec lui (et peut-ĂȘtre justement pour cela). « Reste Â», c’est le rĂ©cit d’un pĂ©riple avec un cadavre, Ă  la recherche d’une sĂ©pulture. RĂ©cit qui donne l’occasion Ă  la narratrice de revenir sur son passĂ©, en particulier sur ses relations difficiles avec son dernier compagnon, Hugo, qui se comporte comme un sanglier et qui impose une relation que la narratrice explique avoir mis du temps Ă  considĂ©rer comme violente. Adeline DieudonnĂ© dĂ©crit avec beaucoup de sensibilitĂ© et de tendresse sa relation avec M., elle relĂšve de tas de petits gestes familiers et quotidiens. En revanche, elle est trĂšs crue quand elle parle de ses relations avec Hugo. La narratrice parle trĂšs peu de sa vie hormis ses relations avec les hommes et ses relations avec sa sƓur Audrey qui est un peu lĂ  pour la cadrer quand elle dĂ©rape. Le style est efficace et rend bien compte de l’état perturbĂ© de la narratrice. Ce n’est pas un thriller, ce serait plutĂŽt un roman psychologique, sans doute aussi un roman d’amour, mais trĂšs particulier. « Reste Â», ce n’est pas tant un appel au dĂ©funt Ă  ne pas partir que ce qui reste, c’est-Ă -dire ces deux lettres qui racontent une relation forte et heureuse.

Stephan


Il nous restera ça

Virginie Grimaldi

A 33 ans, Iris trimballe sa vie dans une valise. ThĂ©o, 18 ans, a peu de rĂȘves, car ils en foutent partout quand ils se brisent. À 74 ans, Jeanne regarde son existence dans le rĂ©troviseur. Rien ne les destinait Ă  se rencontrer. Quand le hasard les rĂ©unit sous le mĂȘme toit, ces trois ĂȘtres abĂźmĂ©s vont devoir apprendre Ă  vivre ensemble. La jeune femme mystĂ©rieuse, le garçon gouailleur et la dame discrĂšte se retrouvent malgrĂ© eux dans une colocation qui leur rĂ©serve bien des surprises. C’est l’histoire de trois solitudes qui se percutent, de ces rencontres inattendues qui sonnent comme des Ă©vidences.

Note : 4 sur 5.

TrĂšs bonne lecture ! Les personnages sont attachants, l’histoire se lit trĂšs bien. MalgrĂ© le fait que je m’attendais Ă  la fin, j’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© ce moment de douceur mais aussi la dĂ©couverte du passĂ© de ces Ăąmes cabossĂ©es.

Jennifer

Prochain club : le 3 mai 2024

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