De si jolies boîtes

Guyard, Mélanie

Trois frères et sœurs se retrouvent comme chaque Noël chez leurs parents. La plus jeune, Juliette, 26 ans, sommelière, est le souffre-douleur de sa mère tandis que sa sœur, qui travaille dans la finance, et son frère, peintre, sont l’objet de vénération. Mais cette fois-ci, rien ne se passera comme prévu et les secrets de chacun vont éclater au grand jour…

Note : 5 sur 5.

Une comédie familiale un peu grinçante amis foncièrement optimiste qui est aussi une véritable réflexion sur l’importance et l’influence du regard porté par les autres sur nous et réciproquement de celui que nous portons sur les autres.

Christiane

Des amis si proches

Steel, Danielle

Depuis la maternelle, Andy, Izzie, Billy, Gabby et Sean, sont inséparables. Leur amitié a surmonté les difficultés de l’adolescence, les disputes et les jalousies. Ainsi, même à l’université, alors que chacun suit ses rêves et vit ses propres expériences, leur complicité reste intact. Mais un évènement tragique risque de changer la donne. Les cinq amis vont devoir faire face, ensemble, tout en sachant que rien ne sera plus jamais comme avant.

Note : 4 sur 5.

Cinq jeunes gens inséparables que tout finira par séparer. Un bouillon d’amitié, de sincérité. Des vies qui se rencontrent, s’entrechoquent et se relèvent. Comme si on était au cinéma et qu’on regardait un film mais attention, pas un  long fleuve tranquille ! Une bonne lecture riche en émotions.

Brigitte

Ils s’aiment

Treadwell, Neal

Un siècle de photographies d’hommes amoureux (1850-1950)
Prises à une époque où les relations homosexuelles étaient réprouvées et parfois même jugées comme un délit, ces quelque 350 clichés privés sont un voyage au cœur du sentiment amoureux.
Les photos retrouvées viennent des États-Unis mais aussi d’Europe et d’Asie. Au-delà de la diversité géographique, les hommes photographiés appartiennent à tous les milieux : dandy new-yorkais et ouvriers de province, riches, pauvres, blancs, noirs, civils, militaires…
Issus de la Collection Hugh Nini & Neal Treadwell et présentés au public pour la première fois, ces instantanés pris entre 1850 et 1950 témoignent du courage de ces amoureux qui osaient fixer ainsi leur amour pour l’éternité.
Un des plus beaux hymnes à l’amour jamais publié.
Introduction de l’historien Régis Schlagdenhauffen

Note : 5 sur 5.

L’amour alors qu’il était interdit. Des hommes tendres, amoureux et dont l’existence est en soi un pied de nez aux lois et à la bienpensance. Un bonheur à feuilleter.

Noémie

Joyeux Noël

Carion, Christian

La guerre qui surgit en plein été 1914 oblige des millions d’hommes à quitter leur foyer pour rejoindre le front. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l’opéra de Berlin, doit interrompre la carrière qu’il a entamée et se séparer de la belle Anna Sörensen, sa complice à la ville comme sur scène. Le prêtre Palmer, qui s’est porté volontaire, et Jonathan le sacristain quittent leur Ecosse natale, l’un comme soldat, l’autre comme brancardier…
Dans la tranchée où il s’est replié avec ses hommes, le lieutenant Audebert ne peut s’empêcher de penser à sa femme dont il n’a plus de nouvelles alors qu’elle est sur le point d’accoucher. La guerre qui devait être courte s’installe.
Survient Noël. Les tranchées éclairées par les guirlandes allemandes accentuent la mélancolie des hommes. Soudain, un signe, un coup d’œil, et voilà que d’un bord à l’autre, on enjambe les tranchées, on se parle, on échange des souvenirs, de l’alcool, des cigarettes. Palmer, Audebert, Ponchel le Chtimi, tous se retrouvent sur le no man’s land, entre les tranchées françaises, écossaises et allemandes.
Les soldats fraternisent. Nikolaus, qu’Anna a rejoint au mépris de tous les règlements, y donnera son plus beau récital. L’impensable s’est produit.

Note : 5 sur 5.

Et ce que l’on attendait le moins se produisit…
« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gent qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » Paul Valery

Evelyne

Les mots des morts

Hecquet, Olivier

Le reflet d’un reflet peut-il livrer une vérité ?
Dans la pièce, rien ne traînait, hormis quelques papiers sur le sous-main. Une bibliothèque parfaitement ordonnée occupait un mur entier. L’éditeur gisait dans un fauteuil, les bras pendant de part et d’autre des accoudoirs et la tête retombée sur la poitrine. Une balle au coeur avait taché de sang la blancheur de sa chemise. La secrétaire gisait au sol. Sa longue chevelure noire abandonnée s’étalait sur le parquet, en parfait accord de texture et de ton avec sa robe de velours.
En quête des secrets des morts, le commissaire Quethec plonge dans les arcanes du monde de l’édition et les quartiers interlopes de Bruxelles. Et se confronte à ses propres ténèbres comme on plonge dans un miroir…

Note : 5 sur 5.

« Les Mots des Morts » d’Olivier Hecquet plonge le lecteur dans une scène macabre, où un éditeur et sa secrétaire sont retrouvés morts. Le commissaire Quethec se lance dans une enquête littéraire, explorant le monde de l’édition et les quartiers sombres de Bruxelles. Entre fiction et réalité, l’auteur tisse une trame captivante, mêlant suspense, polar à l’ancienne, belgitude, et une passion débordante pour la littérature, offrant ainsi une lecture pleine de surprises et de plaisir sans modération.

Lisez-le.

Giovanni

L’Odyssée d’Hakim

Fabien Toulmé

Hakim (prénom d’emprunt) est un jeune syrien. Il est l’aîné d’une famille de neuf enfants qui vivait dans la banlieue sud de Damas. Petit, il aidait son père qui avait une pépinière. Adulte, il a créé sa propre pépinière avec un cousin. Les affaires marchaient, Hakim s’était acheté un appartement qu’il avait rénové. Peu après, commencent des manifestations pacifiques contre le régime dictatorial de Bachar el-Assad. Nous sommes en 2011. La répression est sanglante. Hakim est arrêté pour avoir aidé un manifestant blessé. Il est torturé et maintenu trois semaines en prison. Entre-temps, sa pépinière a été réquisitionnée par l’armée. Un peu plus tard, un de ses frères est arrêté lors d’une manifestation. Hakim craint pour sa sécurité et décide de quitter seul la Syrie pour rejoindre un ami à Beyrouth. Mais les réfugiés sont très nombreux dans tous les pays de la région, il est très difficile de trouver du travail et les autorités font des difficultés aux migrants. Hakim va d’abord rejoindre la Jordanie, puis Antalya en Turquie, où il se marie avec Najmeh, une compatriote. En 2013, avec sa belle famille, il s’installe à Istambul, où naît son fils. Mais le climat est tendu, surtout pour les Syriens. Najmeh et sa famille ont l’autorisation de rejoindre la France dans le cadre d’un regroupement familial, mais pas Hakim ni son fils. Ceux-ci devront emprunter des routes très dangereuses pour passer de la Turquie à la Grèce, en faisant appel à des passeurs. Et faire ensuite appel à d’autres passeurs pour traverser la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et la Suisse avant de rejoindre la France.

Note : 5 sur 5.

Fabien Toulmé pratique la bande dessinée documentaire ou de reportage. L’Odyssée d’Hakim est le résultat d’une série d’entretiens avec Hakim, menés entre octobre 2016 et février 2018. L’auteur explique dans l’introduction du tome 2, qu’il souhaitait « raconter l’histoire d’un réfugié pour connaître et faire connaître ce que la politique, les médias et nous aussi, parfois, oublions. »

L’auteur se met en scène dans les introductions et quand il évoque le démarrage des entretiens avec Hakim (mais il ne figure pas l’interprète qui l’accompagnait). Mais l’essentiel est le récit d’Hakim, sa décision de fuir son pays, ses déménagements successifs, sa vie toujours précaire, l’hostilité de la population des pays où il séjourne, de belles rencontres aussi qui l’aident à surmonter ses multiples difficultés. Fabien Toulmé s’en tient aux faits qu’Hakim lui a racontés, sans commentaire, ce qui contribue à la force du récit.

Le dessin de Fabien Toulmé est très simple, très lisible. Il parvient à créer une ambiance avec peu de moyens. En plus du trait noir, il utilise seulement deux couleurs, le bleu et l’or, dans des tons tantôt clairs, tantôt foncés. Quand il évoque le présent (c’est-à-dire les introductions et les intermèdes sur le contexte des entretiens), l’or est remplacé par le magenta, ce qui évite les confusions dans le récit. Tout est fait pour que les lectrices et lecteurs soient emporté.e.s par le récit. Et ça marche !

Stéphan

La succession

Jean-Paul Dubois

Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Il a beau y avoir connu le bonheur, rien n’y fait : il est complètement inadapté au monde. Même le jaï-alaï, cette variante de la pelote basque dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasser le poids qui pèse sur ses épaules. L’appel du consulat de France lui annonçant la mort de son père le pousse à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui. Car les Katrakilis n’ont rien d’une famille banale : le grand père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l’URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur; le père, Adrian, médecin lui aussi, était un homme insensible, sans vocation ; l’oncle Jules et la mère, Anna, ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. En outre, cette famille semble, d’une manière ou d’une autre, vouée passionnément à sa propre extinction. Paul doit maintenant se confronter à l’histoire tragique de son ascendance, se résoudre à vider la demeure. Jusqu’au moment où il tombe sur deux carnets noirs tenus par son père. Ils lui apprendront quel sens donner à son héritage. Avec La Succession, Jean-Paul Dubois nous livre une histoire bouleversante où l’évocation nostalgique du bonheur se mêle à la tristesse de la perte. On y retrouve intacts son élégance, son goût pour l’absurde et la liste de ses obsessions.

Note : 4 sur 5.

Jean-Paul Dubois nous emmène à travers une histoire dense et intense dans laquelle le protagoniste découvre à la mort de son père deux carnets noirs secrets qui renferment un héritage insoupçonné. Cela va boulverser la vie du héros et le sens qu’il veut lui donner.

Catherine

Le prochain club aura lieu le vendredi 8 mars. Nous retrouverons une sélection de livres proposée par Catherine. Le thème choisi : destins de femmes.

Laisser un commentaire