Le club de ce vendredi n’avait pas de thème. On y a parlé feelgood, autisme, recherche de soi et de ses origines, migrations et ingérence internationale. On a visité bien des régions (La Louisiane, Haïti, la République Dominicaine…) et fait un petit voyage dans le temps !

M’asseoir cinq minutes avec toi

Sophie Jomain

Claire et Julien se sont follement aimés. Un coup de foudre, un mariage et enfin, une fille, Pauline, belle, parfaite… et différente. Ils étaient prêts, ils la voulaient de toutes leurs forces, mais est-on jamais préparé à faire face au handicap d’un enfant ? Comment rester un couple uni, quand être parent prend toute la place ?
Ce roman est l’histoire de Claire qui voit partir l’homme de sa vie, de Julien qui étouffe sous le poids de la culpabilité, de Pauline qui voudrait que son papa et sa maman s’aiment de nouveau. Un roman intime et puissant, qui nous plonge dans la réalité d’une famille déchirée que seul l’amour saurait guérir.
Figure incontournable de la scène littéraire francophone, Sophie Jomain a écrit plus de vingt romans en dix ans, allant de la littérature jeunesse à la comédie en passant par le roman contemporain.
Elle-même mère d’une petite fille diagnostiquée autiste, elle nous livre avec M’asseoir cinq minutes avec toi son roman le plus intime.

Note : 5 sur 5.

« M’asseoir cinq minutes avec toi » est un livre poignant qui nous parle de la réalité d’une vie en tant que parent, plus précisément en tant que mère, d’une enfant à besoin spécifique, d’une enfant autiste. Il aborde aussi le rejet qui peut surgir lorsque la réalité devient difficile à accepter. Ce couple, ici qui se déchire sur cette réalité est triste à suivre et nous fait vivre des émotions allant de la simple tristesse à la joie et parfois même au rire en lisant sur cette petite fille qui voit le monde d’une manière simple mais si différente..

Un roman bien écrit et fluide à lire que je recommande à 100%.

Un défaut ?

Il est court et passer plus de temps avec ces personnages ne m’aurait pas du tout déplu.

Jennifer

La mer Noire dans les Grands Lacs

Annie Lulu

Née en Roumanie, dans une société trop encrée dans les traditions et préjugés, au moment où la révolution contre le communisme a éclaté, Nili n’a jamais connu son père, un étudiant congolais disparu après sa naissance. Surmontant au fil des ans sa honte d’être une enfant métisse, accentué par une mère, despotique, Nili décide de fuir à Paris où elle entend, un jour, dans la rue, le nom de son père : Makasi. Ce sera le point de départ d’un long voyage vers Kinshasa, à la recherche de ses racines africaines. Elle y rencontrera l’amour, le combat politique, la guerre civile et la mort. Et en gardera un fils, auquel s’adresse cette vibrante histoire d’exil intérieur, de déracinement et de résurrection.

Note : 5 sur 5.

Premier roman avec une plume vibrante. Bouleversant, poétique et touchant à la fois, très envie de lire ses prochains livres.

Gabriela

Ces petits riens qui nous animent…

Claire Norton

Une grande histoire d’amour et d’amitié comme on rêve tous d’en vivre. Découvrez un incroyable roman de Claire Norton.
Qu’est-ce qui permettrait à quatre personnes qui ne se connaissent pas et que tout oppose de se retrouver liées par une promesse indéfectible ? Ce matin-là, Aude cherche refuge au parc des Buttes-Chaumont après avoir découvert l’infidélité de son mari. Alexandre, lui, est contraint de faire un choix entre son grand amour et sa famille. Quant à Nicolas, il s’inquiète des motifs qui ont poussé son frère à annuler le rendez-vous qu’ils avaient ensemble dans ce même parc. Chacun plongé dans ses propres tourments, ils débouchent ensemble sur le pont qui mène à l’île du Belvédère. Face à eux, une adolescente suspendue dans le vide. Sans réfléchir, ils se précipitent tous pour la retenir. Aucun d’eux n’imagine alors combien ce geste va profondément transformer leur vie….

Note : 3 sur 5.

J’ai passé un agréable moment à la lecture de ce livre que l’on peut qualifier de « feelgood ».

Il s’agit d’une histoire d’amour et d’amitié assez légère et facile à lire, peu probable par contre. Certains déroulements sont un peu trop prévisibles à mon goût.

Les personnages sont attachants même si un peu caricaturaux.

Nancy

La Parade

Dave Eggers

Un pays non nommé se relève avec peine d’une sombre décennie de guerre civile. Afin de commémorer l’armistice tant attendu, le gouvernement ordonne la construction d’une route reliant le Sud dévasté à la capitale du Nord victorieux. Deux entrepreneurs étrangers ont pour mission de goudronner en quelques jours ce chemin long de plusieurs kilomètres, après quoi sera organisée une grande parade où les gens du Sud se rendront au Nord en empruntant cette nouvelle voie. Mais la cohabitation entre ces deux hommes que tout oppose ne sera pas simple, et la nouvelle alliance entre les deux parties de la nation semble trop belle pour être vraie.
Avec « La parade », Dave Eggers questionne brillamment la valeur des tentatives de reconstruction par ceux-là mêmes qui sont à l’origine du carnage, et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.

Note : 4 sur 5.

Un roman hors du commun. Dave Eggers écrit La Parade en ne nommant pas les protagonistes avec des noms du calendrier. Il nomme ses personnes avec des numéros: Quatre et neuf. Lecture fraîche avec des moments tendus.

Ian

Mort d’un étranger

Anne Perry

Londres, 1862.
Le corps d’un respectable directeur d’une société de chemins de fer, Nolan Baltimore, est découvert dans une maison close du quartier de Coldbath Square, non loin du dispensaire où chaque nuit, Hester, la femme du détective William Monk, apporte soins et réconfort aux prostituées. Celles-ci sont les premières suspectes et le scandale fait bientôt la une des journaux. Alors que Monk enquête sur une fraude risquant de causer une catastrophe ferroviaire, il découvre bientôt d’étranges liens entre cette affaire et le meurtre de Coldbath Square.
Mais le détective, amnésique depuis six ans, va aussi se trouver confronté au cours de cette enquête à hauts risques avec son mystérieux passé…
Le temps est-il venu pour lui de lever le voile sur son identité ?

Note : 4 sur 5.

Roman de structure classique, divisé en chapitres (ici 12).

Style sobre, langage simple et compréhensible. Intrigue prenante, au rythme varié.

Bien documenté par rapport à l’époque (exemple : balbutiements de la transfusion sanguine, prostitution, misère). 

Outre l’enquête, il y a toujours la relation du procès.  A cette occasion, l’enquête s’accélère, connaît des rebondissements inattendus mais se termine par le triomphe de la vérité.  Néanmoins, la relation du procès peut parfois sembler un peu longue. La vérité triomphe sur le fil, grâce aux efforts conjugués du trio composé de : MONK (le policier), d’HESTER (son épouse infirmière) et de RATHBONE (leur ami avocat).

Ann

Mange, prie, aime

Elizabeth Gilbert

Après un divorce très pénible et une rupture sentimentale douloureuse, Elizabeth, jeune trentenaire, veut retrouver paix, équilibre et bonheur. Elle s’accorde un an pour apprendre l’italien en goûtant les spécialités régionales, méditer dans un ashram en Inde et retourner à Bali pour y retrouver un vieux guérisseur.

Note : 2 sur 5.

Je sais que ce livre a connu un énorme succès aux USA et a trouvé son public en Europe aussi. Pour preuve ce prix des lecteurs ! Mais, après lecture, je suis bien incapable de vous en donner les raisons. Chacune des trois parties est totalement différente des deux autres et donc je les ai aussi perçues différemment.

Première partie : l’Italie. En dépit de sourires amenés par le ton et les images utilisées pour décrire les états d’âme de la dame et ses sentiments, je me suis vite lassée de cette introspection nombriliste.

Deuxième partie: l’Inde. J’avoue avoir été très peu intéressée par les descriptions des traditions et pratiques yogiques. Quant aux expériences « quasi mystiques » elles m’ont laissée de marbre. J’ai bien failli refermer le livre et l’abandonner.

Troisième partie : Bali. Enfin un peu de légèreté et une analyse intéressante de la mentalité balinaise.

En résumé, je donne la cote de 2/5. Un point pour une certaine autodérision et un point pour l’intérêt réel pour ses amis balinais.

Christiane

L’Américaine

Catherine Bardon

Alors que le pouls de New York bat au rythme des années 1960 et de la contre-culture, une jeune fille, Ruth, s’y installe pour y suivre ses études en rêvant de devenir journaliste. Elle y découvre l’amitié, le rock, l’amour… tout en se questionnant sur son identité. Pas évident d’avoir laissé derrière elle sa famille et sa terre natale, la République dominicaine… Septembre 1961. Depuis le pont du bateau sur lequel elle a embarqué, Ruth tourne le dos à son île natale, la République dominicaine. En ligne de mire : New York, l’université, un stage au Times. Une nouvelle vie… Elle n’en doute pas, bientôt elle sera journaliste comme l’était son père, Wilhelm. Ruth devient très vite une véritable New-Yorkaise et vit au rythme du rock, de l’amitié et des amours. Des bouleversements du temps aussi : l’assassinat de Kennedy, la marche pour les droits civiques, les frémissements de la contre culture, l’opposition de la jeunesse à la guerre du Viêt Nam… Mais Ruth, qui a laissé derrière elle les siens dans un pays gangrené par la dictature où la guerre civile fait rage, s’interroge et se cherche. Qui est- elle vraiment ? Dominicaine, née de parents juifs autrichiens ? Américaine d’adoption ? Où va-t-elle construire sa vie, elle dont les parents ont dû tout fuir et réinventer leur existence ? Trouvera-t-elle la réponse en Israël où vit Svenja, sa marraine ?

Note : 4 sur 5.

Le parcours des migrants n’a rien d’un ruissellement de bonheur, il vous fait vivre des moments historiques des années 1960. L’Américaine part à la recherche de ses racines dominicaines et juives.

Isabel

Ce que nous cache la lumière

Tim Gautreaux

Tout absorbés qu’ils sont par leurs affaires de cœur, de foi, d’argent, par leurs marottes diverses et variées, occupés à peser les avantages et les inconvénients de la vie au sein de petites communautés aussi soudées que scrutatrices, les personnages de ces nouvelles tentent d’affronter les déceptions du quotidien. Ce sont des voix discrètes, rarement entendues, des vieilles filles un peu tristes, des ferrailleurs, des artisans, des retraités… souvent détestables, parfois admirables.

Note : 5 sur 5.

Nouvelles dérangeantes. Parcours de vie compliqués sur fond de Bayou.

Isabelle

Bain de lune

Yanick Lahens

Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l’ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d’élucider le double mystère de son agression et de son identité.
Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d’Haïti où la terre et les eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région.
Quand, au marché, Tertulien Mésidor s’arrête comme foudroyé devant l’étal d’Olmène (une Lafleur), l’attirance est réciproque. L’histoire de ces deux-là va s’écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes prédateurs.
Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s’élever. Un voile sombre s’abat pour longtemps sur Anse Bleue.

Note : 5 sur 5.

À travers une succession de chapitres courts, l’auteure met en scène un grand nombre de personnages sur une période de plusieurs décennies, tout en ramenant régulièrement à l’avant-plan la jeune fille agonisante qui ouvre le récit. De plus, son récit touche à de nombreuses dimensions du vécu : la vie quotidienne, l’affectif, les rapports de domination, le politique, le religieux. Les lectrices et lecteurs sont plongés dans toute la vie de ces paysans et de leurs maître et dans les relations parfois complexes qui les lient. La narratrice utilise régulièrement le « nous » car c’est toute la population paysanne du lieu qui suit les personnages de cette histoire, qui sont des proches. Ce qui met les lectrices et lecteurs dans une familiarité inhabituelle dans un roman. Enfin, l’auteure nous fait sentir comment on peut être attaché à Haïti, un pays à la fois beau et terrifiant, surtout par les injustices et la violence qui y règnent.

Stéphan

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