Il faudrait être complètement bézoumni pour lire ce roman rempli de violence tzarrible dans lequel on ne peut plus se bidonsker à cause des milichiens.
Dès le début, il faut s’accrocher et pas seulement à cause du langage utilisé par Alex et ses drougs pour le moins déroutant et je dois l’avouer, qui rend la lecture loin d’être aisée. Mais cette écriture codée reste pourtant insuffisante pour masquer la violence inouïe qui transparaît dès les premières lignes.
Une violence qui semble malheureusement être devenue banale pour Alex notre « Humble Narrateur’ qui « n’a pas 15 ans ». Une violence brute, aveugle, hors normes qu’il exerce avec les membres de sa bande qu’il appelle «ses drougs». Ensemble, il écume les rues et les maisons à la recherche de sensations fortes qu’ils exercent sous forme de rapines, de viols et de destructions. Mais lorsqu’une de leurs escapades tourne mal et qu’Alex est laissé par ses drougs, c’est en prison que le jeune homme se retrouve où il devra subir la violence quotidienne du monde carcéral.
Alors quand après deux ans d’enfer, on lui propose une porte de sortie, Alex s’empresse d’accepter. Devenu le cobaye d’une expérience gouvernementale destinée à ‘guérir la violence’ par des méthodes s’assimilant à de la torture, à coups de films violents et de musique classique. Alex en sort complètement bouleversé et reconditionné. Il est devenu une « orange mécanique » comme le titre du roman de l’homme qu’il a violenté lors de ses nombreuses sorties meurtrières. Désormais sans repères et sans foyer, Alex se retrouve totalement démuni et devient la victime de son passé.
Roman dystopique d’Anthony Burgess dont on ne peut sortir qu’ébranlé par cette apologie de violence. Une violence inacceptable qui accompagne le lecteur du début à la fin et qui communique un véritable sentiment de malaise. Une violence ‘soignée’ par une autre violence, celle qui prive Alex de la liberté de choisir.
Comme le dit si bien l’auteur : « Quiconque est incapable de choisir cesse d’être un homme. »
L’adaptation cinématographique de Stanley Kubrick date des années 70 et j’avoue ne pas être trop pressée de comparer le film au roman éponyme. Âmes sensibles, s’abstenir!

Note : 4 sur 5.

Catherine

Ce livre a été choisi dans le cadre du challenge de l’été 2019
Vu sur les écrans
Thème choisi :
Un livre de science-fiction / une dystopie

L'Orange mécanique Couverture du livre L'Orange mécanique
Anthony Burgess
science-fiction
LGF
1972

Le décor inquiétant de cette fable anti-utopique, nous le connaissons bien : c'est celui de la banlieue concentrationnaire qui va recouvrir peu à peu la surface habitable de la planète. Une immense zone urbaine d'ennui, de désolation et de peur.

Sur ce monde déshumanisé et ses habitants asservis, Alex, le voyou au charme pervers féru de musique classique et de langues anciennes, entend régner par la violence et la terreur. A la tête de sa horde adolescente, il matraque, viole, brûle, torture, et s'acharne à détruire une société programmée pour le bonheur et le progrès.

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