C’est le roman de l’horreur. L’horreur des consĂ©quences d’un acte irrĂ©flĂ©chi, involontaire.

Pierre Lemaitre nous entraĂźne dans ce monde de l’enfer ; la peur, l’angoisse, la honte, la panique. Bref, la torture de l’ñme et du corps. L’auteur se montre impartial. Cependant, une empathie s’établit entre le lecteur et le hĂ©ros.

DĂšs le dĂ©but, nous connaissons l’assassin. Un adolescent de 12 ans. Il est dĂ©pressif, introverti. Tout a commencĂ© par la mort du chien. Et puis submergĂ© par la colĂšre, le chagrin, Antoine a frappĂ©. Le coup de bĂąton Ă©tait fatal, il a tuĂ© un petit garçon de 6 ans. Que faire de ce petit corps sans vie, flasque aux membres dĂ©sarticulĂ©s? C’est la panique irraisonnĂ©e, insurmontable. Il connaĂźt des nuits de cauchemar, la peur d’ĂȘtre dĂ©masquĂ©. Il imagine aussi la souffrance de sa mĂšre.

L’action se passe dans un petit village aux habitants Ă  l’esprit Ă©triquĂ© oĂč chacun s’observe, est soucieux de sa rĂ©putation. La colĂšre monte au sein de la population. Chacun se sent concernĂ© et s’inquiĂšte de cette disparition.

Et puis, il y a ce dĂ©cor d’apocalypse ; une mĂ©tĂ©o exĂ©crable. Une violente tempĂȘte se dĂ©chaĂźne. Des pluies torrentielles s’abattent sur la rĂ©gion, entraĂźnant de graves dĂ©gĂąts. J’ai aimĂ© cette similitude entre la nature dĂ©chaĂźnĂ©e et la violence des Ă©motions.

TROIS JOURS Ă©pouvantables suivis de toute UNE VIE dĂ©sastreuse, et ratĂ©e. Antoine ne pourra jamais faire ses propres choix. Si l’on Ă©chappe Ă  la justice des hommes, il est impossible de fuir, on reste prisonnier de soi-mĂȘme, minĂ© par la peur. IL FAUT PAYER.

La fin est tout Ă  fait inattendue, de quoi verser une larme ! Enfin, un peu de tendresse dans tout ce chaos !

C’est un rĂ©cit authentique. l’auteur nous entraĂźne dans les trĂ©fonds de l’ñme humaine. Psychologue de formation, il analyse parfaitement les Ă©motions.

Michelle

Trois jours et une vie Couverture du livre Trois jours et une vie
Pierre Lemaitre
Albin Michel
2016
278

À la fin de dĂ©cembre 1999, une surprenante sĂ©rie d’évĂ©nements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sĂ»r, la disparition du petit RĂ©mi Desmedt. Dans cette rĂ©gion couverte de forĂȘts, soumise Ă  des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut mĂȘme considĂ©rĂ©e, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes Ă  venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien.

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