Les faits se situent en 1899 au sein de l’aristocratie londonienne. Tous ces messieurs mènent une vie dépravée. Mais l’intrigue captivante se déroule et se dénoue dans la cuisine. En effet, Beth, une fille de cuisine rêve de devenir cuisinière « quand elle est aux fourneaux, elle vit dans une autre réalité, elle s’évade ». Mais la découverte d’un cadavre va compliquer les choses. Elle va mener son enquête afin de réaliser son rêve et sauver son amour.
Bref, l ’intrigue se déroule entre la réalisation d’une béchamel et les effluves sucrées et salées d’un gâteau, d’un bouillon de volaille.
Chez elle, point d’indécision, il faut trancher ; la réalisation d’un plat ne le supporte pas. Le laisser cuire ou le sortir du four, là est souvent la question. Et la réponse doit être vite apportée sous peine de rater le festin.
Il faut aussi de la précision dans la découverte des indices ; en effet, deux jaunes d’œufs dans une recette, ce n’est pas trois. La réussite d’un plat peut en dépendre.
J’aime cette petite cuisinière analphabète, mais déterminée, perspicace, audacieuse, tenace, fière, sincère et parfois insolente.
Et pour ne rien gâcher, une belle écriture, riche qui nous révèle ce monde aristocratique, le beau langage dont toute domestique se doit de faire usage.
La naissance des idées nouvelles, le féminisme, le mouvement des suffragettes sont aussi évoqués.
Quel plaisir aussi de retrouver une phrase de notre grand Molière : « une femme en sait toujours assez quand son savoir se hausse à connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse » .
Michelle M.
Une enquête de Beth Huntly
policier historique
Marabout
2015
275
A l’entresol du grand hôtel particulier londonien de la famille Hewes, Beth Huntly règne sur les fourneaux et trois servantes, d’une main aussi ferme que talentueuse. Un soir d’hiver apparemment comme les autres, alors qu’elle se rend au jardin pour, comme à son habitude, fumer discrètement un cigare, elle fait une macabre découverte : le corps d’une femme, inconnue, gît dans le labyrinthe, un poignard planté dans le cou. Très vite, les soupçons se portent sur le valet indien au service de Lord Hewes. Après tout, n’est-ce pas lui qui a offert l’arme du crime, un kriss malais, au maître de maison ? Mais Beth ne croit pas à la culpabilité de Rajiv – qu’elle connaît particulièrement bien puisqu’elle partage régulièrement avec lui l’exiguïté de sa petite chambre de domestique… La jeune femme au caractère volontaire est bien déterminée à découvrir qui a commis ce meurtre.