Le club de lecture s’est réuni ce vendredi 6 février autour du thème des auteurs belges. Voici les ouvrages que le membres ont présentés suivis de leurs avis.
La peur du paradis
Vincent Engel
1920. San Nidro, un village des Pouilles coupé du monde. Deux enfants solitaires tissent une amitié insolite et merveilleuse. Basilio, un gamin illettré, est fasciné par la magie douce de Lucia. Il lui promet de ne jamais quitter San Nidro. Elle ne lui promet rien, sinon de préserver leur paradis. Mais que valent les serments de l’enfance confrontés au bûcher de l’histoire ?
Beauté, harmonie, inquiétude, violence…
J’ai été envoûtée par l’écriture.
Michelle
Le mariage de Dominique Hardenne
Vincent Engel
Maillard, Bizot, Hardenne : trois soldats chargés de nourrir les troupes. Malheureux rescapés d’une armée en déroute, sur une terre dévastée qui a perdu le goût de vivre, ce trio improbable va éclater en morceaux lorsque Maillard et Bizot seront tués à leur tour.
Dominique Hardenne est peut-être le seul survivant du désastre, alors en bon fermier, il veut rentrer chez lui. Mais la guerre est passée ici aussi, et au village il ne trouve que des corps, parfaitement conservés dans leur dernière posture et qui lui en disent beaucoup sur la vie qui s’est écoulée en son absence.
Ses parents sont à la messe, comme toujours ; Madame Amédée, l’ancienne bigote, est devenue tenancière d’un bordel ; Nathalie, la belle Nathalie, est là aussi… Dominique Hardenne veut comprendre mais doit lutter contre la folie qui le guette à force de solitude et de doutes.
Au milieu des corps figés des habitants du village et des fantômes de Maillard et Bizot, les deux frères d’armes dont il porte les reliques, Dominique Hardenne entre dans une course contre la montre : contre la pourriture des corps, contre la prolifération des insectes, contre la folie distillée par la solitude. Dans son refus de céder la terre aux cloportes, Hardenne ramène l’humanité à ses peurs et ses rêves fondamentaux.
Le mariage de Dominique Hardenne donne de l’espoir aux auteurs qui n’ont que leur intériorité à raconter. Livre à lire parce que bien écrit. Rien n’arrête Vincent quand il fait naître une histoire.
Ian
Le souvenir du bonheur est encore du bonheur
Salvatore Adamo
Le premier roman d’Adamo. Une histoire tendre, qui éveille le souvenir d’une petite musique bien personnelle. Celle du plat pays où les hommes ont le soleil dans le coeur, surtout lorsqu’ils sont nés quelque part en Sicile, comme Salvatore Adamo et son héros Julien, et sont venus chercher fortune dans un pays de charbon et de brume.
Picaresque, burlesque, sentimental, nostalgique, ce livre cache, comme son auteur, une sensibilité qui retentit dans de grands éclats de rire éraillés.
A découvrir…
Adamo sait jongler avec les mots, les idées et l’humour. C’est amusant à lire.
Annie
Le condamné meurt à 5 heures
S.A. Steeman
[rating=4]
Défenseur des causes difficiles, certes, mais justes. Toujours justes. Quand maître Lejanvier sauve une tête, c’est une tête d’innocent. Maître Lejanvier a des principes. Et une réputation sans tache. Jamais il ne plaiderait pour un client qu’il jugerait coupable. C’est donc en toute bonne foi qu’il a mis son éloquence, son énergie, son prestige au service de Lazare. Et c’est en toute bonne foi qu’il a fait acquitter un meurtrier. Un meurtrier qui soudain menace de céder à un accès de remords et d’aller confesser son crime. A moins que maître Lejanvier ne consente à quelque petit sacrifice financier… Quelle ingratitude !
Cocktail de tragédie et d’humour.
Evelyne
De secrètes injustices
Xavier Hanotte
Même à Noël, les morts s’invitent. Pour Barthélemy Dussert, inspecteur à la PJ, rien de bien extraordinaire. Mais quel rapport entre le cadavre d’un clochard allongé dans une impasse bruxelloise et celui d’un homme élégamment vêtu, abattu de quatre balles au fond d’un urinoir voisin ? Tiraillé entre passé et présent, entre sa propre vie et celle de tous ces défunts, connus ou inconnus, Barthélemy dénoue les fils d’une intrigue où affleureront peu à peu des pans d’histoire, et leurs victimes oubliées.
L’art d’enquêter dans le Bruxelles pittoresque.
Antonio
Le jour du tiramisu
Sarah Berti
Un matin pluvieux de mai, le corps d’un adolescent est retrouvé flottant dans la Senne, à Rebecq. L’Antenne de Police locale hérite de l’affaire, alors même que ses agents sont plus habitués aux conflits de voisinage qu’aux investigations criminelles. Tristan Delsenne, dix-neuf ans, a été aperçu pour la dernière fois lors d’une funeste soirée des rhétos. Très vite, les témoignages resserrent l’étau sur l’Athénée. Entre professeurs désabusés, nymphettes tyranniques, pactes et secrets, les histoires s’y entrecroisent, les solitudes s’y heurtent. La jeune Tiziana Dallavera mène l’enquête à sa façon, jamais loin de sa famille italienne un peu encombrante, entre un petit frère surdoué qui n’hésite pas à plonger au coeur de l’action, une mère magnifique et névrosée, et une Nonna aux fourneaux qui veille à remplir les estomacs. À travers une galerie de personnages attachants, cette première enquête de Tiziana Dallavera emmène le lecteur dans un polar féminin plein d’humour et de tendresse, pour un portrait drôle-amer de gens comme les autres, avec pour toile de fond le petit village charmant et méconnu de Rebecq.
Si vous voulez un bon moment de détente policière, en savourant de la bonne recette italienne du tiramisu.
Isabel
Le bonheur dans le crime
Jacqueline Harpman
Un conducteur coincé dans un embouteillage, un jour de tempête à Bruxelles, est arrêté devant une maison de style éclectique. Étrange maison pour une étrange famille, les Dutilleul. Il y a Emma, la grand-mère qui aime choquer ; Simone et Philippe, les parents professeurs aspirés par la tornade qu’est leur vie familiale ; ainsi que les quatre enfants autour desquels se noue l’intrigue.
A dévorer si vous aimez la psychanalyse!
Isabelle
La maison dont le chien est fou
Françoise Mallet-Joris
Que fera Violette, jeune employée intérimaire à la Préfecture de Police sous les ordres du célèbre Bertillon, en découvrant dans un dossier » En attente « , les photographies de l’appartement qu’elle vient de louer ? Elle sera bouleversée sans doute. Elle s’interrogera sur l’innocence de son propriétaire, jeune peintre séduisant mais secret, – vivant seul avec un chien au comportement étrange -, qui est, ou a été, soupçonné d’un crime. Mais surtout, elle qui, jeune novice dans un couvent, s’est trouvée obligée de le quitter, accusée d’un » manque de vocation » dont elle n’a pas conscience, elle s’identifiera à ce malheureux qu’entoure une hostilité peut-être injustifiée. Elle va tenter de démontrer son innocence, » Leur » innocence, à travers les remous et intrigues de ce début de siècle agité par les controverses que suscitent l’affaire Dreyfus et le gouvernement Combes. Mais qu’est-ce que l’innocence ? Existe-t-elle, seulement ? N’est-elle pas, plus qu’une vertu, un danger ?
Une intrigue policière prétexte à se poser la question « Qu’est-ce que l’innocence et comment la prouver? »
Christiane
Baigneuse nue sur un rocher
Armel Job
Rocafrène, 1957. Un village semblable aux autres : un curé, un charcutier, des artisans. Mais il abrite aussi un artiste peintre, José Cohen, venu s’y réfugier sous l’Occupation. Et une très jolie personne : Thérèse, la fille du charcutier. Le peintre a convaincu la belle Thérèse de poser nue au bord de la rivière. Le tableau est demeuré secret jusqu’à ce qu’un article du journal local en dévoile l’existence. Le village s’enflamme. José Cohen est retrouvé mort. Les activités troubles de chacun des protagonistes durant la guerre se révèlent insidieusement.
Auteur belge exceptionnel!! Ce roman est une vraie toile de la vie des paysans ardennais belges des années 1950 détaillée à cause de la découverte d’un tableau très spécial peint par un élève de Modigliani. A lire!
Brigitte
Pitié pour le mal
Bernard Tirtiaux
Fin août 1944, une colonne disparate d’allemands démobilisés fait étape dans une ferme de Wallonie et réquisitionne chevaux et chariots pour rentrer au pays. Révolté, Mutien, un des fils, entraîne son jeune frère Abel sur les traces du convoi pour récupérer Gaillard de Graux, un brabançon prestigieux, orgueil de la famille.
Très belle réflexion sur le pardon.
Michèle
Nous sommes tous des playmobiles
Nicolas Ancion
Bruxelles est une ville en plastique, comme le reste de la planète : on y voit courir des petits bonshommes dérisoires, emportés dans le courant de leur vie comme des bouteilles vides à la surface du canal. Mais parfois, il suffit de presque rien : une tache de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un abri de jardin ou un paquet de cigarettes, pour que l’absurde redonne des couleurs à une existence terne.
Écriture très vivante et rafraîchissante. Toutes les nouvelles ne sont pas percutantes mais certaines vous cueillent littéralement. Jubilatoire!
Dorothée
Tous les livres présentés sont disponibles dans le réseau des bibliothèques de Tubize. Vous les reconnaîtrez grâce au logo coup de cœur du club de lecture.