Ce vendredi 15 novembre avait lieu le club de lecture à la bibliothèque de Tubize. Ces livres nous ont fait voyager géographiquement mais aussi au niveau des époques !
Les coloriés
Alexandre Jardin
Est-il possible de vivre sans adultes ? De dire non a l’univers raisonnable et sérieux des grandes personnes ?
A des milliers de kilomètres de la France vit un peuple qu’aucune carte n’a jamais répertorié : les Coloriés. Turbulents, sincères et gobeurs d’instants, ils vivent dans un univers sans adultes où l’enfance et le jeu sont devenus une culture à part entière.
En 2003, l’ethnologue Hippolyte Le Play rencontre à Paris Dafna, une jeune et ravissante représentante du peuple colorié. Imprévisible, gouvernée par ses émotions et ses désirs fantasques, cette » grande petite fille » le bouleverse immédiatement.
Mais les Coloriés ne sont pas oiseaux que l’on apprivoise facilement. Et voilà Hippolyte embarqué dans une course-poursuite imprévue qui l’entraînera bien loin de chez lui.
Récit d’une confrontation entre deux mondes: celui de
Christiane
l’enfance et celui des adultes où l’auteur prend clairement le parti des enfants décrivant les adultes comme liberticides, méprisants et
menteurs. Sous couvert d’une étude ethnographique , son héros laisse cours à des aspirations relevant du syndrome de Peter Pan.
Vie secrète
Danielle Steel
Une vie entre les lignes…
Abandonnée par sa mère, Alexandra Winslow est élevée par son père, qui lui transmet sa passion pour les romans policiers. L’écriture est son refuge et elle y excelle. Lorsque son père meurt prématurément, Alex est recueillie par les religieuses du couvent local. Cette famille de substitution va l’encourager à poursuivre ses rêves et, à seulement 19 ans, elle achève son premier thriller.
Cependant, afin de percer dans un univers très masculin, Alex se cache sous un pseudonyme. Si le succès est au rendez-vous, cette double vie n’est pas sans conséquence. La jeune femme se sent parfois très seule et, entre rivalités et jalousie, paie sa réussite au prix fort. Peut-elle espérer rencontrer un jour quelqu’un à qui se confier ? Comme le dit le proverbe, tout vient à point à qui sait attendre.
Voici Alexandra Winslow, une jeune écrivaine talentueuse qui, sous un pseudonyme masculin, se bat pour se faire une place dans le monde du roman policier. À travers des thèmes puissants comme l’identité, les secrets et la pression des normes sociales, Danielle Steel livre une réflexion captivante sur le poids des apparences et le courage de s’affirmer. Une histoire à la fois intime et pleine de suspense, idéale pour ceux qui aiment les intrigues émouvantes et les personnages en quête de vérité.
Giovanni
Cinq coeurs en sursis
Laurel Manel
Catherine est l’épouse comblée de Marc.
La mère épanouie d’Anaïs et Florian.
La fille aimante de Josette.
La sœur complice de Nathalie.
Catherine est une femme bien, comme il faut.
C’est du moins ce que tous pensaient, jusqu’à ce que la police vienne l’arrêter.
Commencent alors pour ses proches l’attente et les doutes…
Entame du roman légèrement trompeuse car on s’attend à une enquête policière. Mais ce n’est pas le but de ce livre, il m’a fallu un peu de temps pour le comprendre. D’abord de la déception car j’avais misé sur une autre histoire. Puis finalement, tout prend son sens petit à petit. Malgré tout, un peu répétitif sur certains chapitres.
Néanmoins, j’ai aimé qu’on donne la parole à chaque membre de la famille et qu’on se place auprès de la famille du coupable pour une fois. On pense toujours aux victimes et leurs proches, aux ravages qu’un crime peut causer. Mais on pense peu à l’entourage du coupable qui subit tout autant, d’une autre manière. Ce sont les victimes collatérales.
Julia
Pourquoi pas la vie
Coline Pierré
Au coeur de l’hiver 1963, la poétesse Sylvia Plath, trente ans à peine, se suicide. Mère assignée au foyer, artiste reléguée dans l’ombre par un mari qui prenait toute la lumière, amoureuse trahie et abandonnée, Sylvia Plath est le reflet de tant de femmes empêchées par le monde des hommes.
Ça, c’est la réalité.
Et si Sylvia Plath ne s’était pas donné la mort ? Coline Pierré réinvente le destin de cette icône féministe, elle l’imagine s’émanciper et se libérer du joug masculin. Dans l’Angleterre des Swinging Sixties, électrisée par les Beatles et la culture pop émergente, son héroïne goûte avec la même intensité l’écriture, la maternité, le bonheur et le succès. Elle veut tout ; elle peut tout. Ce roman optimiste et jubilatoire répare une injustice. Il fait renaître une femme unique telle qu’elle aurait pu vivre.
Quel bonheur d’imaginer Sylvia Plath survivante le temps de ces quelques pages. Les références aux années soixante sont savoureuses, le roman est optimiste et électrisant. Cette uchronie est un délice et m’a permis de me replonger dans la poésie de cette autrice majeure.
Noémie
J’irai cracher sur vos tombes
Boris Vian
Lee Anderson, vingt-six ans, a quitté sa ville natale pour échouer à Buckton où il devient gérant de librairie. Il sympathise dans un bar avec quelques jeunes du coin. Grand, bien bâti, payant volontiers à boire, Lee, qui sait aussi chanter le blues en s’accompagnant à la guitare, réussit à séduire la plupart des adolescentes. Un jour il rencontre Dexter, le rejeton d’une riche famille qui l’invite à une soirée et lui présente les soeurs Asquith, Jean et Lou (17 et 15 ans), deux jeunes bourgeoises avec « une ligne à réveiller un membre du Congrès ». Lee décide de les faire boire pour mieux les séduire… et poursuivre son sinistre dessein.
Écrit à la suite d’un pari, cet excellent pastiche de roman noir fut publié en 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, un prétendu auteur américain. Récit d’une vengeance, dénonciation du racisme et de l’intolérance, ce best-seller fut jugé à l’époque immoral et pornographique, ce qui amena son interdiction en 1949 et la condamnation de son auteur pour outrage aux bonnes mœurs.
Récit d’une vengeance dans ce roman noir coup de poing dans lequel l’auteur dénonce le racisme subi par les Noirs américains par la domination des Blancs dans le sud des États-Unis. Drogue, sexe et violence. Ames sensibles s’abstenir !
Catherine
Eldorado
Laurent Gaudé
À Catane, le commandant Salvatore Piracci travaille à la surveillance des frontières maritimes. Il sillonne la mer, de la Sicile à la petite île de Lampedusa, pour intercepter les bateaux chargés d’émigrés clandestins. Un jour, c’est justement une survivante de l’un de ces bateaux de la mort qui aborde le commandant, et cette rencontre va bouleverser sa vie.
Ce roman de l’exil et de l’espoir illustre le destin de ceux qui iront, quoi qu’il arrive, au bout de leurs forces, tant il est vrai que « les hommes ne sont beaux que des décisions qu’ils prennent ».
Un roman incroyable qui ouvre les yeux sur la réalité des migrants. La plume est belle et c’est l’un de mes romans préférés.
Keren
Ma vie palpitante
Ae-ran Kim
Mes parents avaient seize ans quand ils m’ont eu. J’ai eu seize ans cette année. Je ne sais pas si je vivrai jusqu’à mes dix-huit ans. Je ne suis sûr que d’une chose : il me reste peu de temps. Pendant que les autres enfants grandissent, moi, je vieillis. Pour moi, chaque heure compte comme un jour. Chaque mois, comme une année. Aujourd’hui, je suis plus vieux que mon père. Seize ans est-il un bon âge pour avoir un enfant ? Trente-deux ans est-il un bon âge pour le perdre ? Ceci est l’histoire de très jeunes parents et de leur très vieil enfant.
Kim Ae-ran, la romancière, parvient à nous faire vivre les derniers mois d’Aerum de manière sereine en lui donnant le rôle du narrateur.
Dans la première partie, le récit est construit sur une alternance entre évocation du présent et retours dans le passé, jusqu’avant sa naissance, à la période où ses parents, âgés de seize ans, se sont rencontrés. On suit un enfant puis un adolescent très soutenu par l’amour de ses parents et aussi très inventif, grâce à quoi il se construit une vie supportable, et même mieux.
Le récit prend ensuite une autre tournure avec l’épisode de l’émission de télévision et ses conséquences. Mais Kim Ae-ran garde le cap dans sa narration marquée par ce qu’on pourrait appeler une poésie du quotidien. Elle rend palpitante la relation d’Aerum avec sa correspondante, avec une approche réaliste très loin de tout mélo.
L’autrice ne cache pas les réalités dures de la maladie et du quotidien d’une famille modeste, dans un langage parfois cru, mais sans insister. Car ce qui domine, c’est une langue à la fois précise et imagée, avec un amour de mots qui est aussi celui de son personnage Aerum. En voici un exemple, quand Aerum évoque la période de son enfance où il forme ses premiers mots : « Avec ma petite langue humide, j’apprenais les mots anciens, les mêmes premiers mots que mon grand-père, mon père et mes tantes avaient prononcé avant moi. C’était comme si un ballon, passé de main en main de mes ancêtres au père de mon père, arrivait jusqu’à moi sans être tombé par terre une seule fois. Ce fut sûrement pour cette raison que tous applaudirent quand je dis ‘maman’ pour la première fois. » (p. 63.)
En arrière-plan, on apprécie la description sensible de la vie quotidienne de jeunes et d’une famille modeste, d’une certaine société sud-coréenne.
Stephan
Je ne mets pas 5/5 à cause du sentiment que l’épilogue n’est pas tout à fait à la hauteur de l’essentiel de cet excellent roman, sensible et lumineux, léger malgré le sujet dramatique.
Les Sept soeurs
Lucinda Riley
À la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a adoptées aux quatre coins du monde lorsqu’elles étaient bébés, Maia d’Aplièse et ses soeurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève. Pour héritage, elles reçoivent chacune un mystérieux indice qui leur permettra peut-être de percer le secret de leur origine.
Série bien ficelée qui nous tient en haleine. Vous ne la lâcherez plus malgré le nombre de tomes et le nombre de pages par tome. Personnages bien sympathiques et intrigues rondement menées. Du grand roman comme seule peut le faire Lucinda Riley. Je vous les conseille vivement. Et chaque tome peut être lu indépendamment des autres jusqu’au tome 4 en tout cas.
Saga pour les longues soirées d’hiver ! A lire absolument !
Brigitte