Les abeilles grises

Andreï Kourkov

Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert…

Note : 4 sur 5.

La guerre n’est jamais loin dans ce roman mais Sergueï reste à distance, notamment pour protéger ses abeilles qu’il juge plus sages et plus bienveillantes que les humains. Un jugement qui va évoluer. Il en a besoin aussi, c’est sa seule source de revenu.

Mais l’auteur dessine aussi un Sergueï attentif à toutes les femmes et tous les hommes qu’il rencontre dans la réalité ou en pensée. Il décrit l’entraide qui règne parmi les personnages touchés de près ou de loin par la guerre, mais sans insister, comme si cela allait de soi – ou parce que cela va de soi dans ce contexte de guerre. Il évoque avec simplicité et une certaine tendresse les relations de Sergueï, en particulier avec Galia, avec Vitalina sa femme dont il vit séparé, avec la femme et la fille de l’apiculteur Athem. Pourtant, Sergueï semble attaché surtout à ses abeilles et reste sur une certaine réserve dans ses relations.

Le ton ironique du roman donne de la légèreté au récit bien qu’il se déroule dans une ambiance de guerre, tant au village de Sergueï qu’au cours de son périple pour mettre ses abeilles à l’abri jusqu’en Crimée. C’est aussi avec ironie qu’il dénonce les pratiques de contrôle du pouvoir russe qui va finalement toucher directement Sergueï à travers une de ses ruches.

Stéphan

Ce qui se passe au Mexique, reste au Mexique

Amélie Dubois

Trois jeunes enseignantes vers les plages de Cancùn, au Mexique, profitant d’un forfait de type « tout inclus ». Caroline rêve de lecture tranquille sous un palmier; Vicky, de séances de yoga au lever du soleil; et Katia, d’une liaison passionnée avec un homme sans histoire… Résultat: échec sur toute la ligne!
Les excès de margaritas, les rencontres troublantes et les lendemains de veille qui déchantent meubleront plutôt ces sept jours qui fileront à un rythme effréné. L’ampleur des dégâts sera telle que les trois amies se feront la promesse, la main sur le coeur, que ce qui s’est passé au Mexique, restera au Mexique!
Mais qu’est-ce qui a bien pu se produire de si terrible pour justifier un tel pacte de la part de nos vacancières? Comment un séjour qui s’annonçait pourtant idyllique a-t-il bien pu se transformer en escapade complètement rocambolesque? En suivant les mésaventures de nos touristes – tantôt croustillantes, tantôt humiliantes, mais toujours tordantes! -, vous aurez l’impression de voyager à leur côtés… en ayant par contre un peu honte pour elles!
Hasta la vista!

Note : 2 sur 5.

Quand vacances riment avec surabondance de cocktails, de fêtes et de flirts, bonjours les dégâts. Au retour, il est bien des choses qu’on préfère oublier et taire à ses collègues et amis. Malgré quelques saillies drôles, j’ai trouvé ce livre lourd, en faisant parfois tout un plat.

Christiane

Ainsi gèlent les bulles de savon

Marie Vareille

« Certains choix nous définissent à tout jamais, celui-ci en fait partie. À partir d’aujourd’hui, je peux bien écrire la neuvième symphonie, sauver le monde d’une troisième guerre mondiale ou inventer le vaccin contre le sida, on ne retiendra de moi que cet acte innommable. Puisses-tu un jour me pardonner.»
De Paris aux volcans ensoleillés d’Indonésie en passant par un petit campus américain à la frontière canadienne, de vibrants portraits de femmes aux destins entrecroisés se dessinent. Quel secret les unit ? Quelle est leur véritable histoire ?
De sa plume délicate et addictive, Marie Vareille nous offre une merveilleuse histoire d’amour, d’espoir et de résilience.

Note : 4 sur 5.

Marie Vareille aborde le thème douloureux du baby blues mais aussi de la difficulté à être mère à travers les histoires parallèles de trois femmes dans des pays différents. 

Un roman tout en sensibilité et riche en émotions sous ses faux airs de feel good.

Catherine

Persuasion

Jane Austen

Anne, une jeune aristocrate, a repoussé les avances de Frederick, un officier de marine qu’elle ne jugeait pas de sa condition.

Huit ans plus tard, sa famille connaît des revers de fortune.

Son père décide alors de louer le château familial à l’amiral Croft, qui n’est autre que le beau-frère de Frederick. Celui-ci, devenu riche, a conservé la conviction que la jeune Anne manquait de caractère et se laissait trop aisément persuader…

Note : 5 sur 5.

Jane Austen ou l’art de manier l’ironie. 

Comme dans chacun de ses livres, Jane Austen nous dépeint la société britannique du 19ème siècle avec une plume acérée et un humour subtil.

Persuasion est le dernier roman de Jane, qui sera publié à titre posthume. De ce fait, ce livre diffère des autres. Ses personnages sont attachants, positifs et solaires (contrairement à d’autres héros de ses romans) mais aussi ridicules et vaniteux. Jane Austen nous parle de ce qu’elle connaît : lieux, société, mariages… c’est aussi ce qui fait la beauté de ce roman. On est plongé dans l’Angleterre du 19ème siècle. Et que dire de nos 2 héros, Anne Elliott et le Capitaine Wentworth… mais ça je vous laisse le découvrir par vous même 😉

Julia

À la recherche d’Alice Love

Liane Moriarty

Alice Love tombe en faisant du sport. Lorsqu’elle se réveille, elle pense qu’elle a 29 ans, qu’elle est enceinte de son premier enfant et qu’on est en 1998. En réalité, on est en 2008, Alice a trois enfants, Madison, 10 ans, Tom, 8 ans et Olivia, 5 ans, et s’apprête à divorcer. Comment a-t-elle pu devenir cette femme autoritaire et maigrichonne (faire du sport ? elle DÉTESTE ça !) ? Pourquoi Elisabeth, sa soeur adorée, est-elle en froid avec elle ? Comment Nick, son amour de toujours, et elle en sont-ils venus à se détester ? Alice devra s’efforcer de reconstituer le puzzle de cette décennie oubliée et découvrira si son amnésie est une malédiction ou une bénédiction…

Note : 5 sur 5.

Que feriez-vous si vous aviez oublié 10 ans de votre vie? C’est ce qui arrive à Alice quand elle se réveille après être tombée sur la tête. Et ce qu’elle découvre la surprend! De loin un des meilleurs romans de Liane Moriarty!

Isabelle

L’art de perdre

Alice Zeniter

L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

Note : 4 sur 5.

Naïma doit se rendre en Algérie pour aller chercher des oeuvres d’un artiste à Alger. Elle n’est pas à l’aise à l’idée de découvrir l’Algérie dont est pourtant originaire son père. Or elle va faire ce long cheminement sur une partie de ses origines malgré les silences de son père et l’impossibilité d’interroger sa grand- mère car elle ne parle pas la même langue. Un voyage vers soi, ses identités et celles que l’on nous attribue, ses valeurs et ses rêves. Un roman bouleversant et riche.

Sandrine

Les vies de Charlie

Kid Toussaint et Aurélie Guarino

Dans une grande ville grouillante, Charlie, un jeune homme plein de bonne volonté, travaille pour Recycle & Ternel, une société dont le slogan est « Vous mourez, nous recyclons ». Charlie passe donc son temps à répondre au téléphone à des familles qui veulent savoir en quoi pourrait être transformé leur cher défunt. Un jour, un gamin l’appelle pour lui demander ce qu’est devenue l’âme de sa maman. Incapable de répondre, Charlie va se lancer dans une enquête au cœur de la mort et de l’amour…
Kid Toussaint et Aurélie Guarino nous livrent une fable tout en sensibilité sur la mort, la vie après la mort et l’amour à travers le temps.

Note : 4 sur 5.

Un beau conte dont le personnage principal est très attachant. J’aurais aimé que certains pans de l’histoire soient plus creusés, et cela m’a laissé un petit goût de trop peu… Sans doute parce que j’ai tellement aimé cette BD que j’espérais ne jamais en voir la fin !

Le dessin et l’utilisation des couleurs m’ont particulièrement plu.

Noémie

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