Cette nuit, l’envie m’est venue d’aller dire bonjour à ma grand-mère. Ce n’est pas la première fois qu’elle me manque, mais je n’avais jamais éprouvé avec autant d’insistance le besoin de la revoir. Comme elle est morte depuis près d’un demi-siècle, j’ai pensé qu’il était préférable de me mettre en route tout de suite.
En cette froide journée de février, Charles Bertin se souvient avec nostalgie des moments passés à Bruges auprès de sa grand-mère Thérèse-Augustine qu’il appelait affectueusement « la petite dame ».
L’auteur nous emmène passer l’été dans la belle ville de Bruges à travers ses souvenirs dans lesquels il regagne le pays où il n’a jamais cessé d’avoir 8 ans.
Et soudain surgissent des images bucoliques de promenades le long des canaux, de virées à vélo pour rejoindre la mer et surtout de lectures partagées car depuis la mort de son mari, la petite dame s’était passionnée pour la lecture. Une passion qu’elle prenait plaisir à transmettre à Charles, tout comme il lui tenait à cœur d’éveiller sa sensibilité aux beautés qui l’entouraient.
Mais la petite dame fit également de son petit-fils le dépositaire de son passé, le témoin privilégié chargé de recueillir le patrimoine de souvenirs précieux autour des petits et des grands moments de l’histoire de leur famille.
La poésie et la magie se rejoignent dans ce magnifique récit autobiographique empreint de nostalgie qui, telle une madeleine de Proust, ne manquera d’éveiller de douces réminiscences des moments partagés avec les bisaïeules si chères à nos cœurs. Je recommande ce baume de douceur !
Catherine
Ce livre a été choisi dans le cadre du challenge de l’été 2020
Lis ! C’est du belge.
Actes Sud
1996
160
Charles Bertin, qui est né en 1919, a rêvé de sa grand-mère, morte depuis un demi-siècle. Au matin, ce rêve lui est apparu comme le signe qu'il fallait sans délai rendre visite à la petite dame en son jardin de Bruges.
Dans la manière d'un tissage aux laines délicates se compose alors, au fil du voyage, un portrait d'une tendresse si sensible et d'une véracité si évidente que nul ne saurait lire ces pages sans aller aussitôt à ses propres souvenirs, ni sans ressentir, à l'exemple de Charles Bertin, l'effroi de revoir si bien sans jamais pouvoir franchir le glacis qu'impose la mort.