Le club de lecture de ce vendredi 1er février avait pour thème la littérature d’Afrique subsaharienne. Ce fut une découverte pour tous les membres du club. Certains ont été happés dans le tourbillon des histoires, d’autres sont restés au bord du chemin.
Le point commun de la plupart des récits est une plongée sensorielle dans l’Afrique, un rapport au corps décomplexé et une pagaille dans la narration.
Embarquez pour un voyage littéraire!
Un bus nommé « Kin-la-Belle »
Vincent Lombume Kalimasi
[rating=5]
« Kin-la-Belle », ironie féroce, tel est le nom que s’est donné un vieux bus bon pour la casse, mais qui roule encore et toujours dans le Kinshasa d’aujourd’hui. Nef des fous, cour des miracles, huis clos surpeuplé d’âmes en peine, c’est là que vont se croiser deux monologues intérieurs figés dans leurs solitudes: le lamento du fonctionnaire désargenté, vieillissant, le Gaou, qui se bat contre la faim et les aiguillons de la chair, et la mélopée de Fatu, la tueuse adolescente, qui mène une guerre sans merci contre la cruauté et l’hypocrisie des hommes.
A lire!
Écriture forte. L’écrivain maîtrise bien la langue pour les descriptions. Vous respirerez l’ambiance de ce bus, de l’Afrique.
Annie
Le dernier frère
Nathacha Appanah
[rating=5]
Lorsque David lui apparaît en rêve, Raj se retrouve projeté dans son enfance : les champs de canne, un père à la violence prévisible, la tendresse maternelle, les jeux près de la rivière avec ses frères, le soleil brûlant, les pluies diluviennes. Un bonheur précaire balayé par un cyclone, et l’installation de la famille près de la prison où vivent de mystérieux réfugiés. Le 26 décembre 1940, l’Atlantic accoste à Port-Louis avec, à bord, quelque 1500 Juifs, refoulés de Palestine et déportés à l’île Maurice, alors colonie britannique. À cette époque Raj ignore tout du monde et des tragédies qui s’y déroulent. Au soir de sa vie, il est rattrapé par le souvenir de ces événements qui l’ont marqué au fer rouge. Et par la honte d’être un homme.
Un récit poétique et émouvant qui met en lumière l’histoire méconnue des Juifs déportés à l’île Maurice durant la seconde guerre mondiale mais également une amitié forte et sincère.
Catherine
Cendres et braises
Ken Bugul
[rating=4]
La mère est là, assise, en boubou indigo et blanc. Autour d’elle s’affaire le monde des poules, des coqs, des poussins et des fourmis. Elle se lève posant son regard sur sa fille qui vient vers elle : « Ah ! la Mère, la créature la plus extraordinaire, le sentiment, le sang, la source ! » La fille s’en va à Paris vers l’art, la mode, la beauté noire, l’amour et le désamour, une véritable valse infernale. Et parvient à dérober quelques jours hors de ce monde, un peu de bonheur en Bretagne entre le rêve et l’océan. Mais l’enfant bleu est toujours là, et le Marabout et le ndour qui donnent une saveur si délicieuse au mil ! La Mère toujours est présente. « Cendres et Braises » est le roman grave et léger de la dérive et de la liberté. Une quête pour se réconcilier avec soi-même au sein des Harmonies Éternelles.
Dans le malheur, on retourne vers l’enfance on y retrouve les saveurs, le calme, l’harmonie…
Michelle
Samantha à Kinshasa
Marie-Louise Mumbu
[rating=3]
Une histoire d’exil et de souvenirs. Samantha quitte Kinshasa où elle était journaliste et se souvient de ses copains, des coupures d’électricité, des hommes politiques, de la musique, du petit gamin des rues baptisé Hugo Boss… Samantha à Kinshasa est une série de chroniques pleines de tendresse sur la vie quotidienne dans la République Démocratique du Congo. Une histoire proche de celle de l’auteure. Marie-Louise Bibish Mumbu, écrivain et journaliste, vit aujourd’hui entre son pays et Montréal.
Chroniques de la vie à Kinshasa. Livre coloré qui permet de comprendre le fatalisme congolais.
Nancy
Silikani
Eugène Ebodé
[rating=3]
«Il y a de cela vingt ans, au moment de quitter ma terre natale, je fus pris d’une excitation et d’une tension où l’impatience de découvrir la France le disputait à l’angoisse de l’exil. J’avais une fiancée, Chilane, mais une autre jeune fille, Silikani, la joyeuse effrontée, hantait mes jours et mes nuits. Pour échapper aux dilemmes amoureux et aux appréhensions qui me submergeaient alors, la musique africaine fut l’un de mes exutoires les plus efficaces…J’ai conservé de ces instants le souvenir de rythmes cadencés et apaisants. Ils ont été de formidables digues érigées contre les torrents de l’amertume. On ne danse pas quand on est amer, on s’assoit, on gémit et on pleure. Quand on quitte la vallée des larmes, on se lève et on marche. Quand on veut se sentir pleinement heureux, on esquisse un pas de danse. Le voici !»
Dynamique, réaliste, écrit avec humour. A découvrir : le rôle de la musique dans la vie africaine.
Gabriela
Avant qu’il ne soit trop tard
Pie Tshibanda
[rating=3]
Orphelin de mère et renié par son père blanc, Jean-Thierry, enfant métis, a tout tenté pour maintenir les faibles liens familiaux qui lui restaient. C’est seulement à l’article de la mort que le père se souvient de ce fils éloigné, et n’a plus alors qu’une obsession : le retrouver et lui demander pardon.
Les traces indélébiles laissées par le colonialisme.
Brigitte
Les arbres en parlent encore
Calixthe Beyala
[rating=3]
Edène, la narratrice, est née en l’an VI avant la guerrede 1914. Elle est la fille d’Assanga Djuli, un chef de village camerounais, fier et haut comme un baobab.Devenue presque centenaire, elle fait au cours de seize veillées la chronique de ce qu’elle a vu. Et Dieu sait qu’elle en a vu ! La rencontre heurtée, violente de deux mondes, au cours des colonisations allemande puis française. Les paradoxes d’un pays pris entre son mode de vie ancestral, ses croyances, ses guerres tribales, et l’irruption du XXe siècle européen. Tout cela vécu par de multiples personnages qui hantent sa mémoire : Fondamento de Plaisir, la » sorcière » luxurieuse et hypocrite ; Awono, le guérisseur ; » Chrétien n° 1 « , le premier baptisé du village, qu’elle s’est efforcée de séduire. Et encore Michel-Ange de Montparnasse, un soldat français qui tente la gageure de se fondre dans la communauté en y prenant femme… Truculente, lyrique, drôle ou révoltée, Calixthe Belaya fait entendre une des voix les plus fortes de la jeune littérature francophone, consacrée avec Les Honneurs perdus par le Grand Prix du roman de l’Académie française.
Le récit est autobiographique. Dans un village du Cameroun, la narratrice nous promène en nous prenant par la main. Elle nous fait rencontrer le chef du village et ses épouses.
A découvrir!
Giovanni
Patrick et les belges
Jose Tshisungu wa Tshisungu
[rating=2]
Histoire sans intérêt, comme un pain sans sel, aussi lisse qu’une autoroute.Isabel
Black Bazar
Alain Mabanckou
[rating=4]
Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d’écrivain au détour d’un chagrin d’amour.
Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l’entoure.
Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine.
Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l’une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.
Portrait tendre et lucide d’un « Matonge » parisien qui balaie les clichés en noir et blanc.
Christiane
Verre Cassé
Alain Mabanckou
[rating=0]
Verre Cassé est un client assidu du Crédit a voyagé, un bar congolais crasseux. Un jour, le patron lui propose d’écrire les histoires héroï-comiques des habitués, une troupe d’éclopés aux destins pittoresques … Dans cette farce métaphysique où le sublime se mêle au grotesque, Alain Mabanckou nous offre le portrait truculent d’une Afrique drôle et inattendue.
Roman pour amateurs d’humour scatologique. Les références littéraires me font penser à un exercice de style donné à un élève du secondaire.
A éviter!
Dorothée
Attention!
Le prochain club aura lieu le vendredi 8 mars 2019!