diva de Valérie HanotelLaissez-moi vous présenter d'abord le personnage de ce livre.

La Diva est Emmy Destinn, née Emilie Kittlova à Prague en 1878 et décédée en 1930. Cette célèbre cantatrice tchèque fit ses grands débuts au Metropolitan Opera à New-York en 1908 et connut ensuite de nombreux succès tant aux USA que sur les scènes européennes. Son engagement dans la lutte clandestine visant à obtenir l'indépendance de la Tchéquie qui conduisit à son assignation à résidence, ruina sa carrière mais il lui vaut de figurer aujourd'hui sur les billets de 2000 couronnes tchèques.

Valérie Hanotel n'a pas le moins du monde rédigé une biographie de cette grande dame mais un véritable roman qui s'inspire librement de sa vie d'artiste et de son action patriotique. L'auteur nous entraîne dans les coulisses du milieu du Bel Canto de la Belle Époque avec son cortège de rivalités professionnelles, d'intrigues amoureuses mais aussi d'amitiés sincères. Nous y côtoyons Caruso, Toscanini, Géraldine Farrar, … Nous sommes les témoins de la volonté farouche d'Emmy Destinn à promouvoir la culture tchèque en mettant en valeur les compositeurs comme Smetana et son opéra: la fiancée vendue.

Nous assistons aussi à la naissance de son idéal politique: l'indépendance de la Tchéquie, ainsi qu'à son implication grandissante en tant que courrier assurant la liaison entre les partisans installés en Amérique et ceux restés au pays. Trahie, Emmy Destinn sera arrêtée et assignée à résidence en Bohême. Mais par qui l'a-t-elle été?

Je me garderai bien de vous le révéler car cette question ajoute un élément de suspense qui apporte un plus au plaisir de la lecture.

Bref, ce roman est un très beau portrait d'une artiste brillante et un vibrant hommage à une femme de conviction, que chacun peut apprécier même sans être amateur d'art lyrique.

Valérie Hanotel

Grand reporter et critique littéraire au Figaro Madame, elle a publié 3 essais et un roman My Fair Lily couronné en 2003 du prix des Amis de Cabourg.

Christiane

La Diva, Valérie Hanotel, Archipel, 2010.

 

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